Les niveaux des nappes phréatiques en Auvergne-Rhône-Alpes sont beaucoup plus bas au 1er août 2019 qu'à la même période l'année passée. Et la situation pourrait encore se dégrader.
Un hiver trop doux et pas assez de pluie : le niveau des nappes phréatiques est inquiétant en Auvergne-Rhône-Alpes. "Globalement très inférieurs" à ceux de 2018 au même moment de l'année, les niveaux pourraient encore baisser selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) qui publie une étude sur l'état des nappes d'eau souterraine au 1er août 2019.
Une tendance particulièrement marquée dans la région où les nappes présentent "des niveaux peu satisfaisants, bas à très bas et parfois proches des minima enregistrés pour un mois de juillet". Alors que les pluies du printemps n'ont pas permis de compenser le déficit pluviométrique enregistré durant l'automne et l'hiver 2018-2019, les canicules et l'absence de précipitations de l'été ont accéléré la baisse des niveaux.
Ainsi, au 1er août, les niveaux des nappes sont "généralement en-dessous des niveaux moyens des mois de juillet" et "globalement très inférieurs à ceux de l'année précédente à cette même époque", même si la situation est "moins dégradée que celle de juillet 2017", a précisé le BRGM dans son bulletin mensuel.
Ce bilan mensuel ne prend pas en compte les précipitations enregistrées début août par Météo France sur quasiment toutes les régions, avec parfois même localement des cumuls de pluie "abondants" en Auvergne-Rhône-Alpes. La région a connu deux épisodes d'orages violents avec d'importants cumuls de pluie, notamment sur les départements des Alpes.
Malgré tout, l'ensemble des précipitations prévues pour août "ne devraient pas engendrer une recharge des nappes", selon le BRGM, qui note que ces pluies, liées souvent à des orages violents, n'auraient généralement pas la capacité de s'infiltrer jusqu'aux nappes.
"En absence de pluies suffisantes en août, intensifiant la sécheresse des sols, la demande en eau pourrait demeurer forte. La situation des nappes pourrait alors se dégrader rapidement sur les nappes les moins résistantes à la sécheresse et sur les secteurs présentant des situations moins favorables", a mis en garde le Bureau. Les deux épisodes de canicule de juin et juillet, particulièrement intense, ont aggravé l'assèchement des sols : 83 départements sont désormais concernés par des restrictions d'eau.