Le 28 juin, le tram E roulera dans la partie comprise entre la station Louise-Michel de Grenoble et l'Hôtel de Ville de Saint-Martin-le-Vinoux. Deux mois et demi avant l'échéance, la "coulée verte" est enfin dégagée. Les barrières sont enlevées et le ruban de pelouse dévoile ses secrets.
C'est ce que l'on appelle l'ironie de l'histoire. La nouvelle "coulée verte" de Grenoble est apparue comme par enchantement au lendemain de l'arrivée d'un maire "Vert". Pourtant, les deux événements n'avaient rien à voir. Le calendrier du tram E a simplement coïncidé avec les élections. Les barrières qui entouraient le tracé ont été enlevées et la pelouse a brusquement donné une nouvelle couleur à la ville. Le printemps aidant, chacun peut désormais profiter de ce nouvel espace vert, simplement avec les yeux car les essais du tram se poursuivent.
Outre les travaux entamés aux abords du tracé, pour viabiliser les contre-allées des Cours notamment, on voit pas mal de monde s'affairer autour de cette pelouse. Le gazon, choisi pour sa résistance, - il pousse plus vite et demande moins d'eau -, a été précultivé et déroulé sur le site, comme on déroule un tapis.
Mais le plus étonnant, c'est l'arrosage imaginé, économique à plus d'un titre. D'abord, l'eau utilisée est directement pompée dans une nappe phréatique peu profonde. Ensuite, l'arrosage est automatique et géré à distance pour contrôler au mieux les périodes et fréquences d’arrosage. On peut même le démarrer avec un smartphone.
Jusqu'à présent, la gestion de l'arrosage sur les lignes de tram de Grenoble nécessitait l'intervention physique des techniciens sur les programmateurs. Une gestion problématique dans certaines situations, comme en cas de fortes pluies ou de manifestations, il était alors impossible de réagir rapidement, ce qui se traduisait parfois par un gaspillage d'eau. De surcroît, les techniciens étaient souvent déroutés de leurs chantiers pour gérer ces problèmes, ce qui ne sera plus le cas.
Un ancien système avec une vanne manuelle
Aujourd'hui, les programmateurs sont donc reliés via la fibre optique au PC central de la Semitag, situé à Gières. Et c'est depuis ce poste que la gestion de l'arrosage se fait. Cette installation était déjà prévue puisque la fibre optique sert aussi à gérer la signalétique, la vidéosurveillance et la billettique.
Reportage de Marie Michellier et Dominique Bourget
Un arrosage primordial puisque le gazon n'a qu'une vingtaine de centimètres de terre pour s'épanouir. Du coup, il jaunit très vite s'il manque d'eau.
Les derniers mètres à habiller où l'on voit que la terre a peu d'espace entre les rails