Après un débat passionné où des élus de tous bords s'en sont pris aux loups en évoquant la détresse et même les "pleurs" des éleveurs attaqués, le Sénat a adopté mercredi 30 janvier, contre l'avis du gouvernement, un texte de loi créant des "zones de protection renforcée contre le loup".
Vidéos. La proposition de loi prévoit que ces zones regrouperont "les communes dans lesquelles les activités pastorales sont gravement perturbées par les attaques de loups qui causent des dommages importants".Tout en assurant que ces zones "ne devront pas menacer la présence du loup" en France, "la destruction" de ces prédateurs y sera autorisée "indépendamment des tirs de prélèvement autorisés".
Le texte a été voté par 208 voix contre 131. Le RDSE, l'UMP et les centristes (UDI-UC) ont voté pour. Le CRC (communiste) et EELV ont voté contre ainsi que la majorité du PS.
Les socialistes et le gouvernement ont jugé le "timing" de ce texte pas opportun au moment où le nouveau "plan loup 2013-2017" va être finalisé le 5 février et doit entrer en vigueur avant "l'estive". Ce plan négocié entre les parties vise à garantir la protection du loup, espèce protégée, tout en limitant les impacts sur l'élevage.
Le débat a été l'occasion d'interventions passionnées évoquant la détresse des agriculteurs face aux attaques de cette espèce protégée par la Convention de Berne et la directive européenne "Habitats, flore, faune".
Eradiqué dans les années 1930, le loup est réapparu dans le Mercantour en 1992 avant de coloniser les Alpes française puis gagner d'autres régions comme le Massif Central, les Pyrénées, l'Aude, la Lozère, le Jura ou encore l'Ain. Leur nombre est évalué à 250.