Quel avenir pour la liaison ferroviaire entre Grenoble et Gap dans les Hautes-Alpes? Des associations d'usagers s'inquiètent. Faute d'investissements de modernisation dans les années qui viennent, la ligne pourrait fermer dans sa partie haute entre Clelles et Lus-la-Croix-Haute.
La ligne SNCF Grenoble / Veynes / Gap ne fait pas partie des 12 lignes considérées comme "malades" par la SNCF. Pourtant, comme de nombreuses lignes rurales et peu fréquentée, elle est bel et bien vieillissante. A tel point que RFF (Réseau Ferré de France), qui gère l'infrastructure, a informé l'ADTC (Association pour le Développement des Transports en Commun), en novembre dernier, de ralentissements qui sont amenés à se multiplier, notamment sur la partie haute de ligne entre Clelles et Lus-La-Croix-Haute (Drôme).
L'ADTC s'inquiète donc d'une éventuelle fermeture sur ce tronçon d'ici à dix ans, ce qui ferait disparaître la seule liaison ferroviaire directe entre Grenoble et le Sud des Alpes.
Des lignes rurales peu rentables et chères à entretenir
Il n'y a pas de miracle: à défaut d'investissements pour restaurer les voies, les traverses et les tunnels, ralentir les trains est le seul moyen de maintenir leur circulation en toute sécurité sur des rails vétustes. Problème: ces ralentissements allongent d'autant les temps de parcours alors qu'il faut déjà plus de deux heures pour relier Grenoble à Gap. La ligne, déjà peu attractive, menace donc de l'être encore moins pour les usagers. Et s'il y a moins de voyageurs, à quoi bon l'entretenir? D'autant que ces travaux coûtent cher, notamment en zone de montagne.
C'est un cercle vicieux qui a déjà conduit à la fermeture de nombreuses lignes rurales et au remplacement des trains par des bus.
20 millions de travaux pour pérenniser la ligne
Pour en sortir, l'ADTC demande donc que des crédits soient inscrits aux contrats de plan Etat-Régions actuellement en cours de négociations. Pour son malheur, la ligne est située entre deux régions, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d'Azur qui doivent donc également s'entendre entre elles. Selon RFF, 20 millions de travaux seraient nécessaires pour cette ligne. En attendant, les usagers vont devoir prendre leur mal en patience.
Reportage de Faïza Garel et Cédric Picaud