La skieuse de l'Alpe-d'Huez Ophélie David s'élancera vendredi 21 février dans le parcours de skicross des Jeux de Sotchi pour oublier l'échec de Vancouver, où sa discipline faisait ses débuts olympiques et où le sacre lui semblait promis.
Aux JO-2010, l'Iséroise était arrivée avec une pancarte dans le dos et avec un gros N.1, résumant son statut dans la hiérarchie mondiale. Las, une chute l'avait écartée de la bagarre pour les médailles (9e). Sa compatriote Marion Josserand avait décroché la médaille de bronze. Elle sera aussi à Sotchi, ainsi que Marielle Berger-Sabbatel (2 podiums en Coupe du monde la saison passée).
"Vancouver, c'est une cicatrice, admet aujourd'hui la skieuse de l'Alpe-d'Huez, âgée de 37 ans. Mais elle est refermée depuis longtemps. Je ne suis pas là dans un esprit de revanche."
Quatre ans plus tard, David rêve pourtant de décrocher cette médaille olympique qui viendra ponctuer un palmarès long comme le bras, elle qui a été l'une des pionnières de son jeune sport. Ses 7 globes de cristal consécutifs (2004-2010), ses 54 podiums en Coupe du monde et ses 3 médailles mondiales (1 titre) en font déjà l'une des grandes dames de l'histoire de sa jeune discipline (qui a débuté en Coupe du monde en 2002 et aux JO en 2010) mais rien ne remplacera jamais l'aura d'une breloque olympique.
Cette déchirure de Vancouver est suivi un an plus tard d'une blessure à la hanche aux Mondiaux-2011 à Deer Valley. Un an plus tard, elle se fracture le péroné aux X Games d'Aspen. La poisse ne la quitte pas.
Je veux la plus jolie
"Cela a été le révélateur, ça m'a fait me regarder droit dans les yeux (sic) et me demander si j'avais envie de continuer, raconte-t-elle. Qu'est-ce qui te fait rêver? C'est d'aller à Sotchi. Je me souviens, j'étais en béquilles et j'ai dit à Bibi (Romuald Licinio, son entraîneur personnel): on va à Sotchi!"
"En fait, je n'admettais pas de finir sur une blessure ou à cause d'une blessure, c'était inconcevable", ajoute la plus âgée des membres de la délégation française, qui évolue en marge de l'équipe de France depuis quatre ans, dans une structure privée avec Licinio.
Pour effacer le mauvais goût de cette 9e place à Vancouver, il faudra que David écarte les armadas canadienne (Marielle Thompson, Kelsey Serwa) et suisse (Fanny Smith, Kathrin Mueller), qui dominent la Coupe du monde depuis plusieurs années.
"N'importe quelle médaille aura le goût de l'or pour moi mais je veux la plus jolie de toute, confie David. Et si je repars sans médaille, je serai triste mais c'est le jeu, ça m'a déjà arrivé."