Sur les plateaux du Cézallier, les rats taupiers ont dévasté la terre. L'État promet pour 2016 plus de 600 000 euros pour aider les agriculteurs à se débarrasser de ces petits rongeurs qui ravagent les exploitations.
La préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes l' annoncé mardi 31 mai, plus de 600.000 euros seront consacrés par l'Etat à lutter contre les ravages des campagnols terrestres qui pullulent dans le Massif Central.
"Avec l'effet levier potentiel des fonds européens dont les conseils régionaux sont autorités de gestion et l'appui éventuel des collectivités du Massif Central, (c'est) près de 1,5 million d'euros de soutiens publics qui pourrait être mobilisés dès cette année" a relevé la préfecture.
Cette somme permettra de cofinancer un plan d'action pluriannuel de lutte contre le rongeur dévastateur des cultures herbagères de moyenne altitude :
"Il y a une vraie prise de conscience collective, une volonté commune de l'Etat et du Conseil régional d'agir sur cette problématique", a déclaré à l'AFP Bernard Viu, directeur délégué de la Direction régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt (DRAAF) d'Auvergne-Rhône-Alpes.
Dans cette optique, 270.000 euros seront notamment consacrés à de la recherche fondamentale, menée par l'INRA (Institut national de recherche agronomique) sur le "développement de nouvelles molécules campagnolicides" n'ayant pas d'impact sur l'environnement (à l'inverse de la bromadiolone), "l'imunocontraception" des rongeurs, le "piégeage par phéromones" (à titre expérimental pendant un an) et "l'acquisition de connaissances fines sur les dynamiques de populations".
Un protocole de lutte à base de glace carbonique sera également expérimenté au centre Inra de Marcenat (Cantal) "pour pouvoir mesurer de manière scientifique l'efficacité du produit par rapport à d'autres produits existants comme le PH3, utilisé pour tuer les taupes", a précisé le directeur délégué de la DRAAF.
"Le dioxyde de carbone envahit les galeries et asphyxie les campagnols terrestres, sans qu'il y ait d'effet rémanent dans l'animal", a-t-il détaillé.
Les agriculteurs concernés pourront à leur tour utiliser ce même produit dès lors qu'une autorisation de mise sur le marché à titre dérogatoire (pour 120 jours), annoncée en février par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, sera effective.
Par ailleurs, le Fonds de mutualisation des risques (FMSE), abondé par les professionnels et cofinancé à hauteur de 65% par l'Etat et l'Union européenne, s'est engagé le 25 mai dernier à "indemniser sous certaines conductions les éleveurs les plus touchés par les ravages (...) à hauteur de 10 millions d'euros", rappelle encore le texte de la préfecture.