Dimanche 3 février, le Ministre de l'Education Nationale Vincent Peillon a confirmé que la réforme des rythmes scolaires se ferait au primaire, au collège et au lycée. Dans les écoles, la colère des enseignants gronde contre le projet de semaine à 4,5 jours.
"Quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup", s'exclame Anne Tuaillon, professeur des écoles et syndicaliste SNUIpp-FSU. Les syndicats exigent du ministre la ré-écriture du décret, trop imprécis à leur goût. "On nous parle d'alléger les heures d'enseignement en enlevant trois quart d'heures et en les remplaçant par des activités sportives et culturelles après la pause déjeuner. Mais rien ne dit si elles seront gratuites ou payantes". Les syndicats doutent aussi de la qualité de ces activités, soumises à la bonne volonté et à la trésorerie des communes."De façon incroyable, tous les professeurs sont en colère aujourd'hui, après avoir été séduit par les promesses de Vincent Peillon. Il nous avait promis de re-fonder l'école. Mais il n'y a eu aucune vraie discussion avec les enseignants sur la réforme des rythmes scolaires.
"Au Conseil Supérieur de l'Education (instance consultative placée sous la présidence du ministre de l’Éducation nationale, qui rassemble tous les acteurs de la communauté éducative), Vincent Peillon a obtenu cinq voix sur 73, c'est trop peu pour mettre son projet en application".
D'après les syndicats, la semaine de 4,5 jours sera catastrophique pour les enfants tant que l'allégement de la journée ne sera pas significative. "On nous accuse de défendre nos intérêts, d'être d'affreux corporatistes... mais nous nous battons uniquement pour le bien des enfants. Nous défendons l'école de la République" a conclu Anne Tuaillon.
Intervenante : Anne Tuaillon, professeur des écoles et syndicaliste SNUipp-FSU.
La réforme qui met le feu aux poudres
Les horaires de cours seraient les mêmes pour les petits élèves, qui commenceront toujours à 8h30, et finiront à 16h30. La différence ? la fameuse pause méridienne de la mi-journée et 45 minutes en plus dédiées à l'éveil. La réforme rétablit la semaine des quatre jours et demi. Les communes ont jusqu'au 31 mars pour décider si elles renouent avec cette organisation en primaire en 2013 ou 2014.
Qui est pour ?
La FCPE, première fédération de parents d'élèves, soutient la mise en oeuvre de la réforme dès 2013, car la semaine de 4 jours "impose un rythme effréné aux enfants, en France, la situation est la pire de l'OCDE", estime son président national, Jean-Jacques Hazan.
Une nouvelle manifestation contre la réforme est prévue le 12 février.