En France, 20.000 femmes déclarent chaque année être victimes de violences conjugales. Corinne Halimi a fait partie de ces femmes meurtries. Dans un livre-témoignage, elle raconte son calvaire après avoir longtemps pensé qu'elle "méritait tout ça".
Corinne Halimi habite aujourd'hui Eybens, dans la banlieue de Grenoble, c'est là qu'elle s'est reconstruite avec ses enfants. L'écriture l'a beaucoup aidée. "Je ne savais pas que le crayon pouvait glisser si facilement sur une feuille blanche, après des centaines de feuilles, je me suis dis: pourquoi ne pas écrire ma petite vie." C'est ainsi que "Tais-toi ma vie!" a vu le jour. Il y a dans ce titre le "tais-toi!" si souvent ressassé par ses ex-maris. Il y a aussi la pudeur de quelqu'un qui imaginait que "c'était normal pour une femme d'être complètement à genoux". Il y a enfin le mot "vie", gage d'espoir.
L'histoire est celle d'une mère de six enfants enfermée, battue mais avec "la rage au ventre", explique l'auteur, "souvent effondrée, ravagée par la douleur mais toujours debout, digne et humble (...) Aujourd'hui, ce livre est un pansement pour d'autres femmes, d'autres enfants dans la peine, la douleur et trop souvent le silence. Personne n'a le droit de voler votre vie car jamais personne ne vous rendra ce que vous avez perdu." Entre un mari violent et un autre soupçonné de pédophilie, Corinne a touché le fond avant de remonter. Avec ce livre édité à compte d'auteur, elle se sent à présent plus légère.
Reportage Isabelle Colbrant et Florine Ebbhah
Pour se procurer le livre: c.halimi09@orange.fr ou via la page Facebook Tais-Toi ma vie!