C'était une annonce très attendue dans les villes thermales auvergnates : l'activité est de nouveau autorisée à partir du 2 juin. Pour autant, ça n'est pas à cette date que les thermes pourront rouvrir. Avant, il faut revoir entièrement le protocole sanitaire de chaque station.
L' annonce du premier ministre a étonné les chefs des établissements thermaux en Auvergne : " On nous avait dit début ou mi juillet, on prévenait les clients qui nous appelaient pour réserver... Mais c'est une bonne nouvelle ! " réagit Dominique Ferrandon, le directeur des thermes de Royat dans le Puy-de-Dôme.
Les thermes ont le droit de reprendre leur activité à partir du 2 juin. Les équipes doivent maintenant préparer la reprise avant d'accueillir les premiers curistes.
" Enfin ! " s'exclame Didier Monssus, le président d'Auvergne Thermale Qualité. " On est content parce qu'il y a une date, au moins. Maintenant à nous de travailler pour que tout soit sécurisé, qu'on puisse reprendre dans de bonnes conditions. "
Un gros travail attend le personnel des établissements thermaux. Il faut repenser l'organisation même des thermes, repenser la circulation des curistes, désinfecter l'eau,... " Les normes sanitaires sont déjà très poussées au sein des stations thermales mais il va falloir faire plus. Il faut faire des aménagements pour respecter les distanciations sociales notamment. Il faut 1 mètre, minimum, entre chaque curiste " explique Didier Monssus. " Ce qui prend du temps, aussi, et ce qui va peut être repousser la date de réouverture c'est la rupture de stock de Plexiglas. Nous en avons besoin pour le cloisonnement " complète le président d'Auvergne Thermale Qualité. "J'estime que la reprise va pouvoir se faire soit le 22 juin soit le 29."
En fonction des pathologies traitées, il y aura plus ou moins de travail d'adaptation. A la Bourboule, par exemple, où l'on traite les maladies respiratoires, le dispositif sanitaire sera plus complexe à mettre en place que dans des thermes qui accueillent des curistes souffrant de rhumatismes. " Il faut trouver des solutions pour les vaporium, les émanatorium notamment " prévient Didier Monssus. " Nous allons voir si nous pouvons rouvrir ces salles communes et si oui, dans quelles conditions. "
" Parfois, les nouvelles normes voudront que seul un curiste sur deux pourra être accueilli " relance Didier Monssus. " Est ce que ça vaut le coup à certains endroits ? Je répondrai toujours oui. Les cures apportent du bien être à des personnes en souffrance. Elles permettent qu'ils consomment moins de médicaments. "
Depuis le début du confinement, les pertes sont estimées à près de 120 millions d'euros pour le thermalisme auvergnat. " Il faudra entre 3 et 5 ans pour revenir à une situation financière d'avant confinement " estime Didier Monssus. " Mais il n'y aura aucun licenciement. Au contraire, il va falloir qu'on embauche du personnel ne serait-ce que pour rappeler nos clients un à un et les prévenir que nous allons pouvoir les accueillir sous peu. "
Une réunion est prévue le mardi 2 juin avec tous les acteurs du secteur. La date officielle de reprise devrait être commune à tous les établissements thermaux de la région.