Présents sur le Sommet, les tondeurs de moutons cherchent à rassembler des soutiens pour que la France accueille les championnats du monde de la discipline en 2019.
La France est candidate à l'organisation des J.O de 2024. Ca, vous le savez probablement. Mais, ce que vous ne savez peut-être pas, c'est qu'elle cherche aussi à s'imposer dans l'organisation d'une autre compétition internationale : le championnat du monde de tonte de moutons.
C'est très sérieux. Il suffit de rencontrer Loïc Leygonie, champion de France 2016 de la discipline en pleine démonstration sur le Sommet de l'élevage pour s'en convaincre. "C'est un sport !" explique-t-il. "Il existe des compétitions dans de nombreux pays du monde, et donc des compétitions internationales. Comme en rugby, c'est la Nouvelle-Zélande qui remporte la plupart des titres mondiaux, ils sont d'ailleurs champions en titre. Et l'année prochaine, les championnats du monde 2017 auront lieu chez eux, ils seront à domicile."
Un entraînement qui se poursuit toute l'année
C'est lors de ces championnats que les candidats à l'organisation de l'édition 2019 seront départagés. "Si la France est choisie, les épreuves se dérouleraient au Dorat, en Haute-Vienne, mais avant, il faut être sélectionné face à notre concurrent, l'Irlande du Nord."La tonte de mouton, c'est donc du sérieux. "On est une centaine de pros en France" explique Loïc Leygonie. "Je tonds toute l'année ! Je passe 8 mois par an en France, et 3 mois environ en Nouvelle-Zélande." Pour la formation, "il n'y a pas d'école ! On suit des formations dipensées par l'association des tondeurs de moutons."
Quand on le voit suer en tondant un mouton en moins d'une minute, on se dit qu'effectivement, c'est bien un sport en plus d'être un métier. En compétition, il faut tondre 20 moutons en un minimum de temps. Les meilleurs terminent le lot en 14 minutes. Mais le temps n'est pas le seul critère décisif : la qualité de la laine et donc de la coupe est notée, de même que l'esthétique de l'animal tondu. "Il faut toujours raser la laine au premier passage, ne jamais repasser au même endroit ! Sinon, ça coupe la fibre en deux et ça la dévalorise."
Un évènement pour redynamiser la filière laine française
L'organisation du championnat du monde en France serait une première, et ce serait aussi un moyen de faire mûrir les tricolores : "la France se classe régulièrement dans le Top 10 mais on progresse. Lors des derniers mondiaux par équipes, on a fini cinquième."C'est même toute la filière laine qui pourrait en profiter. "Ce serait aussi l'occasion de faire découvrir le métier, de montrer comment on peut mieux valoriser la laine dans l'habillement mais aussi dans l'isolation des logements par exemple. Aujourd'hui, la grande majorité de la laine produite en France est traitée en Chine, on pourrait redévelopper la transformation de la laine en France !"
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