Traité de "tyran", Christophe Ferrari, président de la Métro de Grenoble, attaque en justice le journal satirique "Le Postillon"

Accusé d’être un "tyran", le président (PS) de la métropole de Grenoble Christophe Ferrari a attaqué en justice mercredi 29 juin, le journal associatif local "Le Postillon", ce que ce dernier a célébré au cours d'un "vernissage judiciaire".

Quelque deux cents personnes ont participé devant le palais de justice de la ville à un pot, avec vin d'honneur et petits fours, organisé par ce bimestriel satirique tirant à 4.000 exemplaires. "Cela fait six ans et demi que Le Postillon cherchait à tâtons un procès intéressant: ce procès contre le président de la Métropole est une consécration", avait annoncé le journal, qualifié il y a quelques années de "torchon de luxe" par l'ancienne ministre (PS) Geneviève Fioraso.

"Vu que Ferrari souffre d'un déficit de notoriété par rapport à Piolle, c'est certainement pour lui une manière de se faire connaître", a ironisé son directeur de la publication Vincent Peyret. Le journal était jugé pour injure et diffamation en citation directe devant le tribunal correctionnel pour un article de décembre 2015, dénonçant "pistons, dérapages et mauvais goût" à la mairie de Pont-de-Claix (11.000 habitants), dirigée par Christophe Ferrari depuis 2008.


Un article à charge"


Ce dernier est devenu président de la métropole grenobloise (49 communes et 450.000 habitants) en 2014 à la faveur d'une alliance avec les écologistes grenoblois. Son avocat, Me Didier Supplisson, a dénoncé un article "à charge", "une sorte d'acharnement". "On veut tirer sur les élites, sur une certaine gauche avec des termes outranciers", a-t-il dit.

Il a estimé que les témoignages anonymes d'agents de la commune relatant leur souffrance au travail étaient les propos "de mécontents", "d'aigris du système qui se défoulent parce qu'ils ont mal vécu" l'alternance du PC au PS lors de l'élection de Ferrari.


Mettre à mort Le Postillon"


L'avocat a réclamé 5.000 euros de dommages et intérêts pour M. Ferrari et 10.000 pour son ancienne directrice de cabinet, également partie civile. "M. Ferrari a décidé de mettre à mort Le Postillon", a lancé pour sa part Me Federico Steinmann, en dénonçant "une tentative de museler cette presse libre et indépendante".

L'avocat du journal a cité plusieurs attestations d'anciens agents appuyant l'article et évoquant notamment "une perversité érigée en système" à la mairie de Pont-de-Claix. "À côté, les propos du Postillon sont d'une grande prudence", a jugé l'avocat. Le parquet n'a pas requis de peine. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 12 septembre.
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