La sirène a retenti à 16h23, ce samedi 4 juillet, à hauteur du lac du Chambon. Selon les prévisions, la montagne devait s'effondrer dans les 2 ou 3 heures après. Les habitants du hameau des Aymes, juste au-dessus, ont été confinés. Mais la montagne prend son temps.
Voilà des jours que les spécialistes ont prédit l'événement. Depuis que la montagne qui porte du tunnel du Chambon "fait des siennes". Elle a endommagé le tunnel et engendre la fermeture de la Route départementale entre l'Isère et les Hautes-Alpes. Elle doit à présent s'effondrer dans le lac.
D'analyses en expertises, en passant par de nombreux survols de la zone en hélicoptère, les géologues ont établi le diagnostic selon lequel la plaque de roches défaillante, de près de 100 mètres de large, -l'équivalent de la Tour Montparnasse de Paris-, allait finir sous peu dans les eaux, emportant avec elle plus de 800.000m3 de roches et provoquant une immense vague.
Un phénomène plutôt exceptionnel qui empoisonne depuis des mois la vie des habitants tant côté Isère que côté Hautes-Alpes, mais aussi qui, d'une certaine façon, fascine. Ce samedi, dès le petit matin, ils étaient nombreux à s'installer sur le site, yeux rivés à leurs jumelles, pour assister au spectacle.
Reportage de Faïza Garel, Nathalie Rapuc, Philippe Caillat
L'alerte a retenti à 16h23
Voilà près de trois jours que le dispositif d'alerte a été mis en place par la préfecture, en prévision d'un "effondrement imminent". Sapeurs-pompiers et gendarmes sont mobilisés pour sécuriser la zone et accompagner les riverains. Trois jours que tous guettent et espèrent "qu'elle s'écroule enfin", que les travaux de sécurisation puissent reprendre et "que la vie normale puisse recommencer".A 21 heures, la montagne n'a toujours pas glissé
Dès le déclenchement de l'alarme, les habitants du hameau des Aymes, sur la commune de Mizoën, juste au-dessus de la faille, ont été confinés chez eux, à l'abri et volets fermés. La zone a été de nouveau survolée, afin de vérifier que personne ne s'y était aventuré et pour faire le point de la situation. Constat: effectivement la plaque qui se détache de son socle au rythme désormais de près de 8 cm toutes les heures est prête à lâcher, des blocs se sont déjà détachés et ont plongé dans l'eau du lac, dont la couleur a d'ailleurs changé.Aucun doute, le processus est manifestement enclenché, mais il risque de prendre encore un peu de temps. La préfecture de l'Isère a décidé, à 21 heures, de "lever le centre opérationnel départemental". Les toutes dernières observations aériennes et géologiques font état "d'une progression constante exponentielle" et d'une rupture "qui pourrait intervenir très tard dans la nuit ou vers 7 heures du matin, dimanche".