Migrants, SDF : ces Rhônalpins qui leur viennent en aide

Dans la Drôme, un Valentinois vient d'acheter un appartement pour héberger des personnes sans domicile fixe. Dans la Loire, c'est une association qui recherche des logements vacants pour permettre à des familles déboutées du droit d'asile d'avoir un toit temporaire.

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Chercher des logements vacants pour les migrants

Partant du constat qu'il y a près de 10% de logements vacants dans la Loire (11,7% à Saint-Etienne), l'association Un toit, un droit recherche leurs propriétaires pour y héberger des familles déboutées du droit d'asile dont elle s'occupe. Pour cela, elle a mis en place un dispositif qui permet à un Ligérien de leur mettre à disposition gracieusement son appartement inoccupé. Deux contrats sont alors établis entre l'association et le propriétaire d'une part, et l'association et la famille sans-papier d'autre part. Des contrats avec état des lieux qui indiquent les droits et devoirs de chacun, une durée d'occupation et l'absence de tout loyer. Seules les charges sont remboursées par l'association.

"Sur près de 100.000 logements existants à Saint-Etienne, même si on peut penser que la moitié est vétuste ou inutilisable, il en reste encore plusieurs milliers qui sont disponibles et vacants, alors même qu'il n'y a que quelques dizaines de familles qui sont à la rue", explique Jean Rocher, le président d'Un toit, un droit, association reconnue d'intérêt général. "Mais le plus dur reste de convaincre les propriétaires." Alors, le président insiste sur le fait que l'occupation est limitée dans le temps et que la famille est encadrée. "Un binôme de parrains la suit pour toutes les démarches dont elle aurait besoin : santé, scolarité des enfants, administration, apprentissage de la langue..."
Parmi les Ligériens qu'il a convaincu, il y a cette propriétaire -qui souhaite garder l'anonymat- d'un appartement mis à la location pendant de nombreuses années. "J’étais en lien avec un jeune sans-abri et je me suis aperçu de la difficulté pour lui de trouver un toit. C'est comme ça que j'ai pris contact avec Un toit, un droit", explique-t-elle. Et l'été dernier, elle a donc franchi le pas, permettant à une famille albanaise de dormir dans cet appartement pendant un an. "C’est une décision humanitaire de base. Quand quelqu’un n’a pas de papier, c’est très difficile de trouver un toit."

► VIDEO. Reportage de Loïc Blache, Lucie Denechaud et Lise-Marie Sage
Dans la Loire, c'est une association qui recherche des logements vacants pour permettre à des familles déboutées du droit d'asile d'avoir un toit temporaire. ©France3 Loire
Cela fait quinze ans que Jean Rocher réalise ce genre de prêt. Des prêts d'appartements qui auraient bénéficié à une cinquantaine de familles déboutées du droit d'asile. Des personnes originaires principalement d’Afrique (Congo RDC, Congo Brazzaville, Angola, Nigéria) et d’Europe centrale (Albanie, Kosovo, Serbie, Macédoine, Arménie, Géorgie).

Mais aider des migrants en France peut vous exposer à une peine allant jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 30.000€ d'amende. Ce mercredi, un agriculteur était jugé devant le Tribunal correctionnel de Nice pour en avoir transporté dans sa voiture ou hébergé.
Le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile prévoit toutefois deux exceptions : si la démarche "consistait à fournir [...] des prestations de restauration, d'hébergement ou de soins médicaux destinées à assurer des conditions de vie dignes et décentes à l'étranger, ou bien toute autre aide visant à préserver la dignité ou l'intégrité physique de celui-ci" et si elle s'est faite sans contrepartie. Deux critères qu'Un toit, un droit tient à respecter pour rester dans la légalité. L'association espère, malgré ces annonces de procès, trouver de nouveaux logements vacants, principalement sur Saint-Etienne.

Pour contacter l'association Un toit, un droit :
10 rue Marengo - 42000 Saint-Etienne
06.40.09.80.68
untoitundroit@orange.fr


Acheter un appartement
pour les SDF

À Valence (Drôme), ce sont les personnes sans domicile fixe que Eric Love-Ondua (photo) a voulu aider. En août dernier, lui a décidé d'acheter un appartement dans le quartier de Fontbarlettes sur ses fonds propres et grâce à l'aide de sa mère. Objectif : y loger trois SDF pendant trois mois maximum pour leur permettre de rebondir. "Auparavant, on leur payait l'hôtel", explique le jeune homme. "J'ai voulu trouver une solution plus économique. Leur louer un appartement est compliqué car les propriétaires sont réticents. Alors j'ai réfléchi à un autre projet. L'entraide, ça a toujours été en moi. Aider son prochain, c'est un devoir, c'est quelque chose de primordial car nous sommes tous frères."

Dans ce 3-pièces meublé, les personnes qu'Eric tente de sortir de la rue sont logées, nourries et blanchies à ses frais. Il leur confie également de quoi s'habiller et faire leur toilette. En échange, il impose des règles strictes : pas d'alcool, des séances de sport hebdomadaires, des horaires fixes le matin et le soir et faire des démarches pour un travail ou une formation. "On ne peut pas être en forme et en condition quand on est à la rue. Avoir un toit permet de se sentir chez soi et de se motiver pour 'se bouger'", continue Eric Love-Ondua, garde-du-corps de profession.
"Il m'a sauvé la vie !" Sonia, 22 ans, vivait dans la rue à Lyon quand elle a rencontré Eric Love-Ondua. Méfiante au début, elle l'a finalement suivi. Aujourd'hui, elle a retrouvé la forme et fait des démarches auprès de la mission locale. "J'ai repris une vie normale. Je cherche du travail, je vais me remettre dans la vie active, prendre un appartement... avoir tout ce que les gens normaux ont dans la vie."

VIDEO. Reportage de Hugo Chapelon, Stéphane Hyvon et Frédéric Gramond.
A Valence (Drôme), un homme a décidé de venir en aide aux SDF qu'il rencontre dans la rue. Il les héberge dans un appartement qu'il a acquis spécialement et impose des règles de vie pour les réinsérer. Depuis cet achat, il a monté une association et espère que son modèle sera imité et multiplié.

"On essaie maintenant de faire plus que de l'entraide dans les rues", poursuit le 'grand frère'. Et pour cette mission, Eric Love-Ondua voit encore plus grand et plus loin. Il tente de mettre en place un "coaching challenge SDF" afin de fédérer des bénévoles au niveau national pour rassembler des fonds et faire de son modèle valentinois une réalité ailleurs en France.

Pour contacter Eric Love-Ondua : sa page Facebook ou 07.69.43.93.96.
Pour soutenir son projet valentinois : campagne de crowdfunding

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