En ce premier week-end de déconfinement, les gardes de la réserve naturelle des hauts plateaux du Vercors redoutent un afflux massif de population, avide de retrouver les grands espaces après deux mois de privation. Ils vont développer les patrouilles pour sensibiliser les visiteurs.
Les hauts plateaux du Vercors, la plus grande réserve de France métropolitaine, a revêtu sa plus belle parure pour le printemps. Des orchidées, des tulipes sauvages, des morilles... "C'est un peu un festival de couleurs avec la nature qui se réveille. On entend les tétras-lyres qui continuent de chanter. Pour moi, c'est un des meilleurs moments de l'année", estime Hervé Tournier, garde dans cette réserve naturelle nationale.
On peut y entendre et même voir le loup, des cerfs, des bouquetins, des chamois, des marmottes... Mais certains de ces animaux sont en pleine reproduction, et l'afflux soudain d'êtres humains pourrait gravement les perturber en ce premier week-end de déconfinement. D'autant plus qu'ils n'ont pas vu de promeneurs depuis longtemps, et ne sont plus habitués à leur présence. Dans ce territoire protégé, unique en son genre, entre l'Isère et la Drôme, les gardes misent sur la prévention.
"C'est une réserve naturelle, il faut respecter la faune et la flore : pas de cueillette, pas de feu, pas de chien", avertit Hervé Tournier, s'adressant à un couple de promeneurs venu d'Ardèche. Parmi eux, il y a François qui a découvert la réserve avec son père il y a plus de 60 ans. "Quand on aime quelque chose de beau, ça provoque instantanément un besoin de le protéger, de le respecter, explique-t-il. C'est automatique et on a envie que nos enfants, nos petits-enfants, puissent voir et vivre la même chose."
Plus de patrouilles
Sur les hauts plateaux du Vercors, l'accès aux cabanes est interdit mais reste possible en cas d'extrême urgence. Le bivouac est toujours autorisé du coucher au lever du soleil. "Pour nous, l'objectif aussi avec cette présence sur le terrain, c'est d'arriver à rencontrer les gens, les sensibiliser, parce que ces personnes n'ont pas forcément conscience qu'en venant sur une réserve naturelle, leurs faits et gestes peuvent avoir des conséquences négatives sur les espèces animales et végétales. On est là avant tout pour sensibiliser", résume Benoît Betton, conservateur de la réserve naturelle.
Dans les jours qui viennent, les gardes des hauts plateaux du Vercors vont développer les patrouilles pour protéger les richesses naturelles de ce territoire d'exception.