En Isère, un éleveur laitier à opté pour la modernité, il y a deux ans, en investissant dans un robot automatique. Une machine qui facilite son quotidien. Rencontre avec cet agriculteur de 61 ans, tourné vers les nouvelles technologies.
Jean-Yves a fait le choix de la modernité. Il y a deux ans, l'agriculteur isérois décide de s'équiper d'un robot automatique pour l'aider dans la traite de ses 70 vaches. Aujourd'hui, l'investissement a changé son quotidien d'éleveur.
Bonnet vissé sur la tête, l'homme de 61 ans est à l'aise avec les nouvelles technologies. Régulièrement, il sort de sa poche son smartphone, pour vérifier les messages envoyés par le robot. Jean-Yves estime s'être libéré de la corvée de la traite depuis qu'il s'est équipé d'un robot automatique.
De la taille d'une grosse caravane, le robot identifie la bête grâce à un badge. Une étape déterminante, qui lui permet de doser la nourriture versée dans le bac. "C'est la gourmandise qui les attire vers le robot, sinon elles ne viendraient pas", souligne Jean-Yves, face à l'écran tactile qui affiche la quantité de lait tiré, en temps réel.
"Je suis fasciné par cet outil"
La machine gronde. Des lasers se dirigent vers les pis de la vache pour se placer. La traite peut enfin commencer. "Je suis fasciné par cet outil, c'est une évolution importante. Tous les jours, c'est deux heures de temps gagné", affirme l'éleveur avant de poursuivre avec un léger sourire : "Le robot me dégage un temps que je peux consacrer au suivi de mes vaches ou aux loisirs... Même si je ne suis pas un homme de loisirs."
Un investissement de 150 000 euros que Jean-Yves ne regrette pas. "C'est le prix d'un gros tracteur", explique-t-il. Et au-delà de la rentabilité financière, l'agriculteur se dit "miser dans l'avenir."
Depuis plus d'un siècle, l'exploitation agricole appartient à sa famille. L'homme a grandi entouré de vaches, et a vu évoluer les techniques de traite. Moustache imposante, son regard s'évade, quand il évoque son enfance : "J'ai vu ma mère et ma grand-mère traire à la main, c'est pénible, une vraie galère, et puis c'est contraignant, la vache peut donner un coup à tout moment."
Le pot trayeur, ancêtre du robot
Dans l'obscurité, dissimulée dans un coin, l'ancienne salle de traite prend la poussière. Jean-Yves se rappelle même de son ancêtre : le pot trayeur. Un gobelet en inox, relié par des tubes permettant la traite mécanique.
"Je ne suis pas un homme qui regarde derrière lui, ce qui m'intéresse, c'est ce qui va se passer demain. Le bon vieux temps, je n'y crois pas beaucoup", s'amuse l'éleveur, en regardant ses bêtes.
Proche de l'âge de la retraite, Jean-Yves prépare depuis quelques années la reprise de son exploitation. Avec l'achat du robot de traite, l'homme assure lui avoir ajouté une valeur supplémentaire considérable.
Selon lui, l'enjeu est de permettre une reprise facile par de futurs agriculteurs afin de pérenniser la production de lait de montagne. "Si on veut que demain, il y ait encore des agriculteurs, il faut qu'on puisse avoir une vie sociale un peu normale. Il faut suivre l'évolution de la société."