Plusieurs centaines de trailers ont pris le départ de l'Échappée Belle ce vendredi matin en Isère. Un trail parmi les plus durs au monde, avec un parcours très rocailleux. Au programme : 150 kilomètres à travers le massif de Belledonne.
Aussi fou que cela puisse paraître, ce départ, ils en ont rêvé. Masqués, les trailers ont pris le départ de l'Échappée Belle vendredi 21 août. La course, qui traverse intégralement de la chaîne de Belledonne de Vizille (Isère) à Aiguebelle (Savoie), a bien résisté au coronavirus contrairement à ses voisines de l'UTMB ou l'UT4M.
"Depuis le début, j'ai voulu en faire un événement rare avec une limitation du nombre de participants. C'était pas du tout en prévision (de la crise sanitaire), mais pour l'aspect environnemental et la sécurité. Aujourd'hui, ça nous rend bien service", raconte Florent Hubert, l'organisateur de l'Échappée Belle.
Plus de 500 coureurs aux sentiments contrariés, même pour les pros. Logique, après six mois loin des sentiers. "Je suis super stressée parce qu'en plus, c'est le premier 150 que je fais et avec le Covid, il n'y a pas eu de course de préparation et je sais que celui-ci est très costaud", craint une traileuse sur la ligne de départ.
L'ultra-trailer de la "Team North Face", Sébastien Chaigneau, appréhende un défi "compliqué dans le sens où c'est long, c'est difficile, c'est une course de reprise. Je pense qu'il faut laisser le temps au temps de s'installer tranquillement, le rythme perso, pas le rythme des autres."
Départ aux aurores
Le stress n'est pas le propre des coureurs. Les organisateurs aussi veillent au grain pour appliquer les mesures sanitaires. Des départs par vagues ont été organisés, en petits comités, entre 4 et 6 heures du matin. Les ravitaillements se sont également déroulés sous contrôle, avec passage obligatoire par la borne de gel hydroalcoolique.
Mais après 20 kilomètres de course, la magie opère. La haute montagne, son panorama et les suiveurs, admiratifs. Surtout à 2 000 mètres d'altitude. "Franchement, je ne sais pas ce qui le pousse à faire ça, questionne une accompagnatrice. C'est la passion du sport je pense, des défis personnels aussi."
Ainsi va l'Échappée Belle, 149 kilomètres d'efforts et d'exploits. Les premiers arriveront samedi matin à Aiguebelle. Le temps de s'apercevoir que même les plus beaux paysages peuvent vite se transformer en enfer.