Un incendie particulièrement difficile à contenir a éclaté jeudi 8 avril sur les flancs de la Chartreuse, en Isère, sous les falaises du Saint-Eynard. Ce vendredi matin, une vingtaine de pompiers étaient toujours sur place.
Un incendie s'est déclenché jeudi 8 avril en milieu d'après-midi sur les pentes escarpées situées au dessus de MontBonnot-Saint-Martin, en Isère. Un immense panache de fumée est rapidement devenu visible plusieurs kilomètres à la ronde, suscitant curiosité voire inquiétude des riverains. Ce vendredi matin, près d'une vingtaine de pompiers étaient toujours sur place.
Ce sont des riverains et des randonneurs qui ont donné l'alerte vers 16h30, en apercevant ce panache de fumée s'élever au pied des falaises du Saint-Eynard.
Le feu s'est déclaré au-dessus des habitations, et n'a menacé heureusement aucun bâtiment riverain. Aucun blessé n'est à déplorer.
En revanche, l'intervention s'est avérée compliquée à gérer pour les pompiers de l'Isère qui ont déployé un important dispositif dès 17 heures. Une mission d'autant plus délicate en raison du vent qui soufflait hier après-midi.
Vers 17h30, près de 3000 m2 de broussailles avaient déjà brûlé. Plus d'une soixantaine de sapeurs-pompiers ont été dépéchés sur place.
Le feu s'est propagé dans un secteur extrêmement raide et pentu, et c'est donc à pieds, sans pouvoir acheminer de matériel très loin, que les équipes spécialisées ont dû progresser, en tirant à dos, les tuyaux des véhicules.
Dans ce secteur escarpé, impossible de progresser avec des engins :"l'hélicoptère ne peut que nous aider à visualiser de haut le secteur, et nous donner des informations qui peuvent être précieuses sur les différents foyers, mais la région n'est en effet pas équipée d'appareils lanceurs d'eau comme dans le sud", nous expliquait l'un des sapeurs-pompiers sur place qui s'attendait à ce que "l'opération dure une bonne partie de la soirée".
Le premier souci était de mettre à l'abri la forêt. Vers 20 heures, plusieurs petits foyers éparpillés étaient encore visibles, entre chien et loup.
"Un survol en hélicoptère a été effectué en tout début de soirée, qui a permis d'évaluer la surface brûlée à près de 4000 m2. Des images réalisées à l'aide de drones ont permis d'identifier les points les plus sensibles mais aussi de repérer des accès", précisait le SDIS 38 dans la soirée.
"Un travail de fourmi"
Le secteur est resté toute la nuit sous stricte surveillance de six hommes de l'unité spécialisée en feux de forêt. Le terrain à la nuit tombée était beaucoup trop dangereux pour les équipes dans les pentes, et dans les barres rocheuses.
Les hommes du SDIS 38 ont repris leur mission sur le terrain ce vendredi 9 avril, à la lumière du jour, dès 7 heures du matin, avec notamment le Grimp 38 (les spécialistes des milieux périlleux) et le Détachement d'intervention héliporté, spécialisé dans les incendies difficiles d'accès.
Selon les pompiers, il n'y a plus de risque de propagation du feu. Pour autant, dix-huit sapeurs-pompiers se trouvent toujours sur place. Ils surveillent le secteur et procèdent au déblayage du terrain. "On retire un à un tous les végétaux susceptibles de prendre feu, un véritable travail de fourmi", précisent-ils.