Face à la surfréquentation touristique, le Parc du Vercors a décidé d'interdire les voitures pour protéger la Molière-Sornin du 13 au 17 août. Des navettes ont été aménagées pour l'occasion. Une expérimentation qui pourrait avoir de l'avenir.
Ce samedi 14 août, tous les randonneurs partant pour l'alpage de la Molière ont laissé leur voiture au parking plus bas, et plutôt de gaieté de cœur.
"Je suis ravie parce que j'ai horreur de monter en voiture, la route est étroite et pas très bonne, puis il y a une surcharge du parking donc c'est toujours compliqué", raconte l'une des visiteuses du site naturel, ce jour-là.
La navette dure quinze minutes et est payante. Elle serpente sur la route communale et à travers la forêt, avant d'arriver sur un espace naturel sensible. Le plateau de la Molière est très étendu, riche de sa bio-diversité et de son panorama unique sur les alpes dauphinoise.
L’opération est baptisée "Un bol d’air pour la Molière : allez-y sans voiture !" Il s'agit de protéger l'espace naturel sensible de la Molière-Sornin.
"On a comptabilisé 15 000 véhicules l'an dernier, et 100 000 visiteurs sur le site avec toute la congestion qu'il peut y avoir sur le parking. Il y a des problèmes de sécurité puisque les voitures stationnent n'importe où et aussi la dégradation du milieu naturel. C'est un petit parking, on n'a pas souhaité l'agrandir", explique Pierre Weick, l'adjoint environnement de la mairie d'Autrans-Méaudre. Car ce n'est pas une nouveauté, voilà déjà plusieurs années que le site de la Molière sur la commune d'Autrans-Méaudre (Isère) est soumis à la pression d’une fréquentation très forte.
"Il y a des gens hier soir qui nous disaient qu'ils avaient recroisé des marmottes à la descente"
Après une large concertation locale, le système de navettes a commencé ce vendredi 13 août et va durer jusqu'à ce mardi 17 août. Et si l'on en croit le personnel du parc du Vercors, ce fonctionnement a prouvé son utilité dès le premier jour. "Mettre des navettes limite le nombre de véhicules en bas et du coup cela crée de la tranquillité sur tout le linéaire de la route. Au lieu d'avoir un flot incessant de voitures, maintenant, ce sont deux navettes par heure qui circulent", présente Quentin Chabannes, chargé de mission au Parc du Vercors.
"Il y a des gens hier soir qui nous disaient qu'ils avaient recroisé des marmottes à la descente. En voiture à 18 heures, vous n'en verrez pas une seule", poursuit Quentin Chabannes. À l'issue de cette expérience, un bilan va être réalisé. Mais pour l'instant, les randonneurs et le personnel sur l'alpage semblent conquis par la formule. Alors, on peut penser que les navettes reprendront du service l'été prochain.