Œnologue de formation, Nicolas Gonin est revenu en Isère à la fin des années 90 après un passage à Sauternes, Bandol et en Californie. Ces royaumes du vin l'ont inspiré. Et si le Dauphiné redevenait terre de vignes? Du côté de Saint-Chef, il tente de ressusciter les cépages oubliés.
Quand Nicolas est rentré au pays, il a dû se contenter de "toutes les vignes que plus personne ne voulait". Son domaine, il l'a d'abord construit avec des cépages de la région: Altesse, Mondeuse, Persan et Viognier. Aujourd'hui, sur 5,5 hectares, d'autres plantations mettent aussi en valeur des cépages anciens.
Le département de l'Isère a eu jadis un vignoble de près de 40.000 ha. Beaucoup des cépages avaient disparu au profit d'une généralisation du gamay, du pinot noir ou du chardonnay. Nicolas a misé sur d'autres vignes comme le mècle.
Mècle
Cépage rouge typique du Nord-Isère, cultivé avant-guerre entre Crémieu, Morestel, Bourgoin-Jallieu et la Tour-du-Pin uniquement. "Ce cépage était considéré comme perdu, explique Nicolas, mais j'ai eu la chance dans mes prospections de retrouver 150 pieds, de les marquer et de faire greffer à mon pépinériste pour faire une plantation 3500 pieds environ en 2013. Je serai le seul producteur, pour l'instant, de ce cépage ancien...". Première récolte vers 2016.
Aujourd'hui, Nicolas Gonin recherche encore des cépages de sérènèze et d'onchette qui faisaient la particularité du vignoble isérois il y a près de 150 ans.