La papeterie de la Banque de France, à Vic-le-Comte (dans le Puy-de-Dôme) était à l'arrêt jeudi 10 juillet en réaction à un projet de filialiser l'usine, détaillé le même jour par la direction lors d'un comité central d'entreprise (CCE).
L'appel à la grève de 24 heures lancé par la CGT était suivi par 90% des 230 salariés du site, selon François Vaure, élu CGT au CCE, 73% selon la direction.
A l'imprimerie voisine de Chamalières, non concernée par le projet, qui emploie près de 1.000 personnes, "seule une machine sur dix tourne", a affirmé le délégué.Selon l'entreprise, 43% des employés y ont cessé le travail.
Le projet concernant la papeterie était détaillé lors d'un CCE ouvert dans la matinée au siège parisien. Pour la CGT, il "remet en cause l'existence même de la papeterie" et le syndicat juge "dangereuses" les conditions sociales de transfert des salariés vers la future filiale.
"Notre objectif est bien au contraire de pérenniser l'activité papeterie à Vic-le-Comte et de créer un grand pôle fiduciaire public", selon une porte-parole de la direction. La Banque de France entend faire entrer dans cette filiale des "partenaires" pour financer avec elle les "75 millions d'euros" d'investissements de modernisation nécessaires (nouveaux bâtiments et machines), explique-t-elle.
Il s'agirait "exclusivement d'autres banques centrales de l'eurosystème" (7) et "la banque de France resterait largement majoritaire dans la future filiale". Les discussions sont "assez avancées" avec plusieurs banques centrales, a ajouté la porte-parole.
Les salariés du site seraient détachés vers la filiale à "statut inchangé" et une vingtaine de recrutements prévus sous le régime de la convention collective
du secteur des papiers-carton, précise l'entreprise.
Selon la CGT, l'appel à la grève est soutenu au plan national par l'intersyndicale (CGT, CFDTC, FO, SNABF Solidaires et Syndicam).