Le 21 février, le Clermontois Romain Vitiello participera à l'élection de Mister National 2015. Elu Mister Auvergne début 2014, il espère s'imposer devant les 29 autres candidats même si participer à ces concours est déjà une belle revanche pour l'ex adolescent bègue alors moqué par ses camarades.

Romain, qui êtes-vous ?
J'ai 27 ans, je suis originaire de Clermont-Ferrand, j'habite à Gerzat et je travaille dans le prêt-à-porter depuis cinq ans. En parallèle, j'ai une activité de coaching personnel. J'ai un baccalauréat ES, un BTS Management des Unités commerciales et j'ai ensuite passé un Brevet Professionnel des Activités Gymniques de la Forme et de la Force.
 
Comment se retrouve-t-on candidat à un concours masculin de beauté ?
A la base, c'est une amie qui m'en a parlé. Elle savait que je faisais de la photo comme modèle et elle m'a suggéré de m'inscrire dans ce type de concours. Je me suis renseigné, voir ce qu'il proposait vraiment, je ne voulais pas m'engager dans quelque chose de loufoque ou de fantaisiste. C'est un concours de beauté masculine mais également d'élégance et l'idée m'a plu. J'aime les challenges, j'aime les défis, alors pourquoi pas ! (ndlr : à l'époque, Romain s'inscrit au concours de Mister National Auvergne)
 
Quels sont les critères qui entrent en ligne de compte pour séduire le jury ?
C'est un concours de beauté, donc le physique, le corps, l'esthétisme compte beaucoup. Ensuite, il y a l'élégance et je pense que les valeurs comme la bienveillance, l'altruisme et toutes les valeurs positives sont primordiales pour ce concours. Il faut aussi être une belle personne.
 

Lorsque j'étais petit, j'avais une hantise : faire plus de deux mètres. Un pédiatre avait dit à mon père que je les dépasserai.

Y a-t-il un physique type pour s'imposer ?
La beauté est une notion complètement subjective. Certaines personnes aimeront le type bodybuildé, d'autres préféreront le style longiligne. Selon moi, avoir un physique esthétique, ça ne se résume pas seulement à une masse de muscle importante. L'essentiel, c'est d'avoir un corps bien fait avec une tête bien faite. En revanche, il y a des critères pour être éligible à ce concours, il faut mesurer au moins 1,78 mètre et être âgé de 20 à 31 ans.
 
Et vous, combien mesurez-vous ?
Je suis plutôt grand… je mesure 1,96 mètre. Lorsque j'étais petit, j'avais une hantise : faire plus de deux mètres. Un pédiatre avait dit à mon père que je les dépasserai. Il voyait la courbe de croissance sur mon carnet de santé qui grimpait en flèche.
 
Au quotidien, comment vous entretenez-vous pour garder ce corps ? J'imagine qu'il y a un peu de travail derrière, la nature est parfois généreuse mais il faut lui donner un coup de main de temps en temps…
Pour moi, la nature n'était pas si généreuse. J'étais très grand et très mince. Je n'avais pas forcément des prédispositions à avoir un corps sculpté. Ça me demande beaucoup d'efforts. Je fais une heure et demie à deux heures de sport par jour (musculation et course à pied). Ensuite, il y a la diététique. Je m'efforce d'avoir un environnement de vie plutôt sain. Je suis un épicurien, je mange normalement tout en faisant attention à ce qui peut être néfaste pour la santé, notamment le gluten que j'ai banni de mon alimentation. Mais j'aime me faire plaisir au quotidien, j'aime cuisiner pour moi et pour les autres.
 
Quel regard porte votre entourage sur votre participation à ce concours ?
Ça les a d'abord surpris. A l'époque de Mister Auvergne, je n'en avais parlé à personne. Je l'ai dit une fois que j'ai été élu.
 
Pourquoi avoir attendu l'issue du concours ? Pas peur de leur réaction ?
Peut-être un petit peu, oui.
 
Et aujourd'hui, vous soutiennent-ils dans la préparation du prochain ?
Oui. Je suis vraiment très surpris de l'engouement que ça prend, c'est formidable. Mes amis me soutiennent à 200%, ma famille, mes proches... Mais il y a aussi des inconnus qui viennent de manière spontanée m'apporter leur soutien, que ce soit dans la rue ou sur Facebook. Je me sens investi, presque, d'une certaine responsabilité et j'ai envie de réussir pour mes proches, pour moi, mais aussi pour tous ces gens qui me soutiennent.
 

Quand j'étais plus jeune, j'ai eu beaucoup de soucis de diction, j'ai souffert pas mal de harcèlement moral, ça m'a enfermé encore plus. J'étais bègue.


Monter sur scène, vous présenter au public, c'est une démarche facile pour vous ou, au contraire, avez-vous dû prendre sur vous ?
Il a fallu que je prenne énormément sur moi. Je suis un grand timide. Quand j'étais plus jeune, j'ai eu beaucoup de soucis de diction, j'ai souffert pas mal de harcèlement moral, ça m'a enfermé encore plus. J'étais bègue, bègue de répétition, c'est-à-dire que je butais sur les mots. J'avais beaucoup de mal à m'exprimer. J'ai vu des orthophonistes, des psychologues, pour changer tout ça. Ça ne m'a pas vraiment servi.
 
En vous écoutant, j'ai l'impression que le problème est derrière vous. Quel a été le déclic ?
Mon père me disait, quand j'étais plus jeune : "Romain, tu veux terminer tes phrases avant même de les avoir commencées". Je parlais très vite, c'est pour cela que je butais sur les mots. C'était très compliqué. Aujourd'hui, quand il m'entend parler, il est heureux. Mais vous savez, je ne sais pas si le problème du bégaiement est réglé. Je sais qu'il y a toujours le petit Romain au fond de moi et, parfois, il me dit : "attention, je peux revenir". Je travaille encore quotidiennement ma diction en faisant des exercices. La musculation m'a également permis de gagner en assurance, en confiance en moi.
 
Votre participation à ses concours, vous le voyez comme une sorte de revanche sur la vie ?
Pour moi, c'est une vraie revanche, oui. Savoir parler correctement, c'est une force, un atout. J'étais tellement isolé, je n'arrivais pas à m'exprimer et je m'enfermais tout seul. J'étais sujet aux railleries, aux moqueries. J'avais peur d'aller à l'école. France 2 a diffusé un documentaire là-dessus et je trouve très important d'en parler. C'est de pire en pire. Quand j'étais plus jeune, Facebook n'existait pas, les téléphones portables n'étaient pas aussi répandus. Lorsqu'on rentrait chez soi, on retrouvait un peu de sérénité, on n'était plus sujet aux moqueries. Aujourd'hui, c'est devenu H24. Les enfants, entre eux, peuvent vraiment se faire du mal et, avec les réseaux sociaux, ce mal est omniprésent avec une portée encore plus importante.
 
Comment envisagez-vous l'après concours ? Peut-il servir vos rêves ?
Je ne sais pas si j'ai la prétention de pouvoir dire qu'une agence de mannequin peut éventuellement me recruter, mais c'est dans un coin de ma tête. J'aimerai pouvoir professionnaliser tout ça. Aujourd'hui, je pose pour des photos en tant qu'amateur mais j'aimerai prendre des cours de théâtre, monter sur les planches. J'ai envie de le faire depuis des années, je ne me suis jamais lancé et je me dis que cette élection peut être un formidable élan.
 
 
L'élection de Mister National 2015 a lieu le 21 février à la Tour de Salvagny, dans le département du Rhône. Trente candidats venus de toutes les régions de France et des territoires d'Outre-Mer sont en lice. Toutes les informations sont ici : www.mister-national.com
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