La cour d'appel d'assises de Riom a condamné mercredi soir Daniel Estève à 20 ans de réclusion criminelle. Une peine conforme aux réquisitions et inférieure aux 26 ans prononcés en première instance. Daniel Estève comparaissait pour avoir commandité l'agression du compagnon de son ex-femme en 2009.
Les jurés ont longuement délibéré pendant près de 5 heures avant de rendre leur verdict : 20 ans de réclusion criminelle à l'encontre de Daniel Estève, l'ancien mari dévasté par la perte de son épouse. En 2009, il engage deux hommes pour s'en prendre au nouveau compagnon de son ex-femme, Thierry Péraux, qui reçoit un coup de fusil en plein visage. Après 3 jours de procès, la défense qui a notamment mis en avant le caractère vulnérable de l'accusé a le sentiment d'avoir été entendue.
Pour maître Mohamed Khanifar, l'avocat de Daniel Estève, "les parties civiles dans leur rôle ont été vives. Il y a eu des limites qui ont été mises par la Cour d'Assises dans la réduction de la peine et dans cette considération d'une certaine humanité, donc de ce qu'il a pu vivre et puis la reconnaissance de sa souffrance." Toujours selon son avocat, l'accusé a reçu le verdict avec soulagement.
Une peine allégée de 6 ans par rapport à celle prononcée en première instance
C'est une peine allégée, en appel, de 6 ans par rapport à celle prononcée en première instance à Aurillac, où les jurés étaient allés bien au-delà des réquisitions. A l'énoncé du nouveau verdict, les parties civiles sont restées silencieuses. Depuis son agression à Madic, dans le Cantal, Thierry Péraux a subi 26 opérations de reconstruction. Pour maître Benoît Roche, son avocat, c'est la fin d'un long parcours judiciaire : "pour la qualification pénale qui était poursuivie, ça reste une peine importante qui continue à tenir compte du préjudice subi par Mr Péraux. On reste sur de la tentative d'assassinat mais je crois que la Cour a tenu compte du préjudice affreux qui a été subi par Mr Péraux."
Avant la tentative d'assassinat, Thierry Péraux avait déjà été agressé une première fois par Daniel Estève alors armé d'une matraque. Quelques mois plus tard, en juillet 2009, c'est le domicile de l'ex-femme de l'accusé qui avait été incendié... Était à sa demande ? Pour tout cela, hier soir, il a aussi été jugé coupable.