Malgré le confinement dû au coronavirus COVID 19, les fleuristes espèrent vendre leurs brins de muguet le 1er mai, grâce aux drive ou aux livraisons. En revanche, la traditionnelle vente à la sauvette est interdite.
Cette année, en raison du confinement lié au coronavirus COVID 19, offrir un brin de muguet le 1er mai à ses proches s’annonce plus difficile que d’habitude. En effet, la traditionnelle vente à la sauvette est interdite. Mardi 21 avril, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a déclaré au micro d’Europe 1 : « On ne va pas faire n'importe quoi, la vente à la sauvette sera totalement interdite, les fleuristes n'ouvriront pas parce que les magasins seront fermés ». « La vente par correspondance peut exister, comme le drive », a poursuivi le ministre, avant que son ministère ne complète plus tard son propos, en assurant que les fleuristes pourraient finalement « vendre du muguet par livraison ou par retrait de commande ».
Un fleuriste indigné
Stéphane Chanteloube est fleuriste Meilleur Ouvrier de France et possède deux boutiques, à Riom et à Gerzat, près de Clermont-Ferrand. Il s’indigne des informations qui circulent : « On a eu le ministre qui a dit que les fleuristes seraient fermés, et que l’on trouverait du muguet dans les grandes surfaces et dans les boulangeries. Quand le confinement sera fermé, on va se mettre à vendre des cigarettes et du pain, ironisent certains. Nos boutiques ne sont pas fermées. On va pouvoir vendre du muguet ». Le fleuriste a mis en place depuis une quinzaine de jours un système de drive et de livraison gratuite dans l’agglomération riomoise et clermontoise. Un véritable succès, insiste-t-il. Il déclare assurer une cinquantaine de livraisons chaque jour. Pas moins de 4 salariés sont en charge de la préparation des commandes au lieu de 10 en temps normal. Stéphane Chanteloube recevra son muguet mercredi 29 avril, en provenance de La Crau dans le Var et de Bordeaux en Gironde. « On n’a pas forcément revu notre commande de muguet à la baisse. On a même commandé davantage de muguet en pot » confie le Meilleur Ouvrier de France.A Moulins, Sylvie Nancey, elle aussi fleuriste, est inquiète pour la survie de son entreprise. Elle explique : « On n’aura pas de clients de passage cette année. Mais on ne veut pas mourir. On a déjà raté Pâques ». Grâce à l’application « Ma ville mon shopping » elle peut répondre aux commandes. « Ca nous permet de sauver les meubles » confie la propriétaire de « La magie des fleurs ». A partir du 29 avril, elle mettra aussi un système de drive dans sa boutique. Elle ajoute : « Les propos du ministre m’ont choquée. Acheter du muguet dans les boulangeries, pourquoi pas. Je connais le boulanger, je pourrais y mettre un petit seau. Mais dire d’aller en grande surface, ça m’a indignée. On est tous en train de crever. C’est scandaleux ». Pour le 1er mai, « qui est souvent un coup de poker » selon Sylvie Nancey, elle recevra bientôt sa commande venue de la région nantaise. « Je n’aime pas faire des modèles identiques, mais là je n’ai pas le choix » conclut-elle.On ne veut pas mourir