Marseille, et plus globalement l'ensemble du département des Bouches-du-Rhône font face à une vague intense d'infections respiratoires aiguës (IRA), incluant la grippe ainsi que d'autres virus respiratoires. Selon le réseau Sentinelles, la région PACA affiche l’un des taux les plus élevés de France.
Marseille est classée en alerte rouge, et l'ensemble du département des Bouches-du-Rhône oscille entre l'alerte orange et rouge pour les infections respiratoires aiguës (IRA), incluant principalement la grippe, selon les données du réseau Sentinelles de la dernière semaine de décembre. Une situation qui ne cesse de s'aggraver avec un contexte particulier : celui des fêtes de fin d'année qui encouragent les interactions sociales, et par conséquent la propagation du virus.
Dans la carte ci-dessous, publiée sur le réseau Sentinelles, on observe que le département est marqué par les taux importants de cas liés au virus, tandis que les départements voisins, comme le Var en zone verte, restent épargnés pour le moment.
D'un point de vue régional, entre le 23 et le 29 décembre 2024, le taux d’incidence des cas d’IRA dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) a été estimé à 509 cas pour 100 000 habitants, avec une activité qualifiée de "forte".
Dans ce contexte, la région PACA affiche l’un des taux les plus élevés de France, derrière la Bretagne, mais au même niveau que la Nouvelle-Aquitaine. Mais pas que, l'épidémie semble pour autant toucher toute la France, affirme Santé publique France sur X.
#COVID19 #Grippe #Bronchiolite
— SantépubliqueFrance (@SantePubliqueFr) December 26, 2024
Publication du bulletin infections respiratoires aiguës (IRA) ➡ Activité en augmentation en ville et à l'hôpital dans toutes les classes d'âge
📰Bulletin du 26/12➡️ https://t.co/BfuSY5v86y
Une situation critique dans les cabinets médicaux
Pour le docteur Amine Ayari, médecin généraliste basé à Marseille, la situation est particulièrement préoccupante : "il y a une augmentation constante du nombre de patients depuis la semaine dernière. Cette année, c’est particulièrement virulent. L’an dernier, je n’ai pas le souvenir d’une telle intensité, que ce soit en termes de nombre de cas ou de gravité des symptômes".
Dans son cabinet, le constat est clair : la grippe domine avec des symptômes "bruyants" et très inconfortables. "Un quart de mes patients ont la grippe ou des infections oto-rhino-laryngologiques (ORL) proches de la grippe", précise-t-il.
Des symptômes intenses et des complications
Les symptômes les plus fréquents incluent des frissons, des courbatures, une fièvre intense et une grande fatigue. "J’ai eu un patient de 15 ans qui était incapable de se lever de son lit, vous imaginez ? Dernièrement, deux patients âgés ont dû être hospitalisés pour des difficultés respiratoires graves", rapporte Amine Ayari. Depuis décembre, ce dernier enregistre une dizaine d’hospitalisations liées à la grippe, principalement chez des personnes âgées.
Par ailleurs, le spécialiste observe également une forte contagiosité : "quand un membre d’une famille vient consulter, on sait que dans les jours suivants, le reste de la famille sera là."
Le rôle du vaccin et les gestes à adopter
Le docteur Ayari insiste sur l’importance du vaccin qui "réduit considérablement les symptômes et la contagion. Entre un patient vacciné et non-vacciné, la différence est flagrante".
Il recommande la vaccination pour les personnes vulnérables, notamment les personnes âgées et les femmes enceintes, tout en rappelant qu'il est important de consulter en cas de fatigue intense ou de fièvre persistante.
Mais que faire lorsqu'on a la grippe ? Le médecin répond à cela qu'il est inutile de prendre des antibiotiques. Pas de solution magique : "il faut prendre uniquement du paracétamol, et éviter les anti-inflammatoires, mais il faut surtout se reposer et patienter". Dans ces prescriptions, les "remèdes de grand-mère" trouvent aussi leur place : "le miel est un excellent antiseptique et antalgique, surtout pris seul, à la cuillère."
Les défis persistants
Dans son centre, des tests combinés pour la Covid-19, la grippe et le VRS (virus respiratoire syncytial) ont été mis en place pour mieux diagnostiquer les patients. “L’idéal est de faire le test… Et justement dans le centre dans lequel je travaille, on a investi dans ces tests parce que les symptômes sont tellement importants qu’on préfère faire un test avant de prescrire, de se précipiter à prescrire des antibiotiques".
Mais il déplore pour autant que le test pour la grippe ne soit pas remboursé : "ce n’est pas compréhensible que le test pour l’angine soit pris en charge par la Sécurité sociale, mais pas celui de la grippe".
Les autorités sanitaires appellent à la vigilance pour limiter la propagation du virus. Dans cette lignée, Santé Publique France rappelle dans une publication X les gestes simples pour limiter la propagation du virus :
🌡️ En hiver, les virus (#grippe, #rhume, #COVID19…) circulent !
— SantépubliqueFrance (@SantePubliqueFr) December 30, 2024
En #prévention, des gestes simples 👇 :
🔹 Masque si symptômes/vulnérables
🔹 Mains propres
🔹 Aérer 10 min/jour
🔹 Tousser dans le coude
🔹 Mouchoir jetable
💉 Les vaccins nous protègent : https://t.co/1NQ4TeNLcf pic.twitter.com/qGbrhZBR5U
En définitive, les autorités sanitaires rappellent que la situation pourrait encore se poursuivre dans les semaines à venir.