PORTRAIT. Doc Amine : le médecin 2.0 qui dévoile ses consultations sur les réseaux sociaux

Doc Amine est devenu une star sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, TikTok ou Instagram, ce médecin aborde des problèmes gynécologiques ou pédiatriques. Il utilise ses propres consultations pour donner des conseils aux internautes.

Médecin le jour, influenceur la nuit, c'est le quotidien d'Amine Ayari. À 32 ans, il a choisi de parler de ses consultations, à travers ses différents réseaux sociaux. Principalement présent sur Instagram, il utilise aussi Twitter et TikTok. Amine Ayari exerce dans plusieurs centres médicaux, à Aix-en-Provence ou Marseille. Et parfois, ses patients et patientes "le reconnaissent".

Vulgariser et sensibiliser

Depuis deux ans, le "doc" au plus de 200.000 vues partage son temps entre consultations et créations de contenus. Son objectif est de vulgariser les sujets de santé. "Je souhaite sensibiliser les personnes pour qu'ils se responsabilisent sur leur santé."

Selon le médecin, la vidéo est le meilleur moyen pour donner des conseils. "Plutôt que de dire à chaque adolescent la même chose, j'ai choisi la vidéo pour toucher tout le monde", explique-t-il.

Amine Ayari est régulièrement sollicité par ses abonnés qui lui posent des questions via les commentaires ou par messages privés. C'est un "challenge" pour lui, qui le pousse à s'interroger sur sa pratique en tant que médecin ou sur les problématiques que vivent ses patients.

Cancers, maux de gorge ou encore règles douloureuses, il aborde tout sujet autour de la gynécologie, la pédiatrie et les urgences. 

Des consultations dévoilées

Sur les réseaux sociaux, le médecin veut parler librement des consultations des personnes qu'il rencontre, sous forme de "threads". Ce sont des messages qui se suivent et forment un fil d'actualité, une expression utilisée majoritairement sur Twitter. 

Amine Ayari est sélectif dans les histoires qu'il aborde. Il choisit des cas qui l'ont marqué et qui apportent un "intérêt" particulier pour les internautes.

Fin mai, il écrit sur le viol d'une jeune fille, venue le voir il y a quelques années. "J'ai eu en consultation une patiente de 16 ans pour bilan d'IST (infections sexuellement transmissibles) suite à "un coup d'un soir"", commence-t-il.

"C'était consenti ?", lui demande-t-il lors du rendez-vous. Après discussions, il apprend que le serveur du bar dans lequel elle se trouvait lui a "imposé un rapport sexuel". "Je lui explique qu'il s'agit d'un viol", poursuit le médecin sur Twitter.

Si certains l'accusent de ne pas "respecter la confidentialité", il affirme que cette histoire n'est pas récente et qu'il a "demandé l'autorisation" de la victime.

C'est impossible de remonter jusqu'au patient.

Amine Ayari

à France 3 Provence-Alpes

À la suite de cette publication, d'autres internautes lui reprochent de culpabiliser la patiente. "Éviter de culpabiliser les victimes avec le "si vous déposez plainte ça empêchera qu'il continue"", peut-on lire dans les commentaires.

"C'est facile sur Twitter de dire ça. Je ne pense pas qu'elle se sente plus coupable", rétorque Amine Ayari à France 3 Provence-Alpes.

Prendre du temps pour trouver les mots justes

"Ça a beaucoup râlé en salle d'attente parce que j'avais pris beaucoup de retard", écrit-il sur ses réseaux. Pour Amine Ayari, "les gens ont vraiment besoin de plus de temps pour certains cas. Et tant pis pour ceux qui attendent."

Il faut savoir se taire, écouter et ne pas meubler les silences.

Amine Ayari

à France 3 Provence-Alpes

"C'est fondamental que les gens comprennent. Dans la salle d'attente, il y avait un papa et sa fille malade. Il m'a attrapé par le col en me disant que ça faisait une heure et demi qu'il attendait", raconte le professionnel de santé.

Un lieu d'échanges avec ses confrères

Le docteur reçoit aussi beaucoup de retours de la part de ses confrères et consœurs. Suite au "thread" sur Twitter concernant le viol, un de ses collègues l'a contacté.

Celui-ci avait reçu, dans le passé, une patiente pour le même motif, un bilan IST. Il ne lui a pas demandé, sur le coup, si la relation avait été consentie. "Des années plus tard, il s'est rendu compte qu'il s'agissait effectivement d'un viol", raconte Amine Ayari.

Twitter comme échappatoire

Depuis deux ans, c'est presque quotidiennement qu'il se livre sur ses réseaux sociaux. Et pas seulement sur sa pratique médicale. Il y aborde aussi d'autres sujets, comme la politique et la sécurité dans les rues.

Il voit ses réseaux sociaux comme une sorte "d'échappatoire". Se confier et exprimer ses émotions sur les réseaux sociaux lui permettent de soulager sa "charge émotionnelle".

Un futur avenir sur Youtube

Le médecin compte poursuivre son aventure en tant qu'influenceur médical. Et cette fois-ci sur Youtube. Il a publié une première vidéo il y a trois semaines à propos de la "fièvre chez un enfant". Le "doc" 2.0 a encore plein d'autres idées à venir...

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