Sylvie Raynault, nouvelle agricultrice : un partenariat avec les percherons

Chercher un financement auprès du public est un phénomène qui se développe. Sur le net, on appelle ça le « crowdfunding ». Dans le Perche Sylvie Raynault qui s’installe comme agricultrice préfère le terme de partenariat. Et fait appel aux habitants de la région pour son premier tracteur.

La caisse d’une station essence à Montagne-au-Perche (Orne). Une tirelire en bois en forme de tracteur. Il y a un petit mot explicatif posé à côté.
Une vingtaine de tirelire sont réparties dans la région. Depuis le 24 janvier et le marché artisanal de Mamers (Sarthe), une jeune femme qui s'installe comme agricultrice  cherche des « partenaires/financiers".
Sylvie n'a en effet pas attendu de savoir ce qu’est le crowd founding, très à la mode sur internet, pour étrenner le mode opératoire. Déjà voici deux ans, elle a arpenté les allées du salon de l'agriculture avec une pancarte autour du cou :  1 bizou = 1 euro. A l'arrivée, elle a récolté presque 400 euros. Une somme suffisante pour l'aider à acheter sa première génisse Ivlys. Depuis, le cheptel est passé à 3. 

Pas facile d'emprunter

« Manier des ballots de 350 kilos, c’est très dur. Pour nourrir ou entretenir les terres il me faut un petit tracteur. » Et puis le cercle est vicieux. « Aujourd'hui pour les foins, je suis obligée de demander à un agriculteur de s'y coller contre la moitié de ce qui peut être ramassé... Je ne peux être auto-satisfaisante sur tout l'hiver. Une saison un peu froide comme cette année et je suis obligée d'acheter le complément. Forcément au prix fort. ».
Mais son activité n’a pas encore suffisamment décollé pour une dépense aussi importante. Elle ne peut prétendre à aucune subvention car elle ne correspond pas aux conditions. A 43 ans, elle  n'est plus Jeune Agricultrice. Alors il y a quelques mois, elle se tourne vers les banques. Mais le dossier pose problème. « Certaines m’ont opposé un refus poli ; le motif invoqué était le manque de visibilité sur mes activités et leur essor potentiel. Il y en a un qui m’a conseillé de prendre un mari avec des feuilles de paye avant d'imaginer pouvoir demander une étude de dossier. Un tel discours, j’en suis restée sans voix. »


Des produits transformés

Sa production est diversifiée : huile de noix et de noisette, produits dérivés autour de la framboise, (vinaigre, coulis et confitures), jus de pomme, potages aux 7 légumes…  « Mais aussi de l'artisanat, animations diverses avec ses animaux et des animations culinaires. »
Et puis elle a deux petits élevages. Des moutons d'abord. Et ses trois génisses devenues grandes : « J’ai d’autres projets : les trois vaches, vont être saillies au printemps. On ne sait évidement si les trois seront prises mais après le vêlage, le lait permettra la fabrication de nouveaux produits, comme le beurre, la crème».
Elle se donne tous les moyens pour parvenir à ce qu'elle entreprend. Courageuse, cette spécialiste des arts de la table par sa formation initiale, assure en plus des missions d’intérim chez un industriel mortagnais.


Après les tirelires, direction le salon de l'Agriculture

Devant le refus des institutions financières, elle a décidé de lancer à nouveau une campagne sur le mode participatif. L'accueil est chaleureux pour cette percheronne de naissance dont les terres qu'elles exploitent se situent près de Bellême. 
Les tirelires seront retirées le 28 février. D'ici là, avec son sourire elle y croit dur comme fer. Car sa démarche commence à être connue. Et relayée dans la presse locale écrite ou radiophonique. D'ores et déjà, elle a décidé que sa route l’emmènerait cette année encore Porte de Versailles au salon de l'agriculture pour être certaine de pouvoir acquérir l’engin agricole qui lui permettra de poursuivre ce dont elle a toujours rêver : être agricultrice.


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