Le Stade Malherbe de Caen avait invité la presse ce mercredi pour faire le point sur la situation du club. Xavier Gravelaine a fustigé l'attitude des joueurs ces dernières semaines, une attitude qui ne correspond pas aux ambitions des dirigeants.
Xavier Gravelaine refuse de parler de crise (tout comme le service de communication du club). Mais après avoir assisté à la conférence de presse "exceptionnelle" de ce mercredi, difficile de tirer un autre constat. Samedi dernier, le Stade Malherbe a subi un cuisant 6-0 au Parc des Princes. Mais pour Xavier Gravelaine, la défaite contre le PSG n'est que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. "C'est pas le 6-0, c'est la manière et ce depuis 5-6 matchs". Le directeur général du club évoque ainsi une prestation "pitoyable" face à Toulouse. "C'est inacceptable de la part d'un super groupe de gâcher une fin de saison, de laisser passer cette chance". Sur les réseaux sociaux, les supporters dressent, parfois avec plus férocité, un bilan similaire.
On se tire la bourre avec le @FCNantes pour le challenge "Fin de saison de merde" ! #FCNMHSC
— We Are Malherbe (@WeAreMalherbe) 17 avril 2016
EXCLU MONDIALE : Le nouvel équipement du @SMCaen_officiel !!! https://t.co/UYUqbXKgn7 pic.twitter.com/zNEzsCMHy5
— La Caencaneuse (@LaCaencaneuse) 21 avril 2016
Car si les joueurs semblent avoir levé le pied depuis le maintien acquis, la direction du club, elle, rêvait plus haut. "Je reste persuadé que même en restant moyen, on finissait à la 5e ou 6e place" (synonymes de coupe européenne). Xavier Gravelaine l'a martelé, le Stade Malherbe a changé. "Mon projet numéro 1, tant que je serai là, c'est de changer les mentalités, de devenir des compétiteurs (...) Être des compétiteurs, c'est chercher à progresser chaque année. Ce n'est pas forcément gagner mais c'est avoir la haine de la défaite". Le maintien n'est plus qu'un objectif parmi d'autres.
Ils ont quatre matchs pour montrer qu'on ne change pas notre fusil d'épaule"
Les dirigeants sont "très fâchés" et ont décidé de mettre "une grosse pression" sur les joueurs. "Le minimum c'est 6 points jusqu'à la fin de la saison". Un objectif qui laisse peu de place à la défaite compte tenu des quatre journées qui restent à jouer (rappel : 3 point pour une victoire, 1 point pour un nul, 0 pour une défaite). "Si l'objectif n'est pas rempli, on sera obligé de revoir certaines choses (...) Ils ont quatre matchs pour montrer qu'on ne change pas notre fusil d'épaule".
Et par "fusil", il faut comprendre, entre les lignes, "effectif". Xavier Gravelaine a rappelé que le club avait souhaité "sécuriser le groupe à 80% pour travailler sur la durée (2-3 ans)" et avait envisagé, initialement, "5-6 rajouts pour l'année prochaine". Si le directeur général a confirmé à plusieurs reprises durant sa conférence de presse sa confiance à Patrice Garande, l'entraîneur a en revanche déclaré que du côté des joueurs, "tout le monde est sur le grill, de Rémy Vercoutre à Jean-Victor Makengo".
Les joueurs vont passer, le Stade Malherbe va grandir"
Et d'adresser le message suivant aux intéressés: "Si ils ne sont pas capables de se mettre des objectifs, c'est leur carrière, c'est pas la notre. Les joueurs vont passer, le Stade Malherbe va grandir et des joueurs vont participer à faire grandir le Stade Malherbe". Ce message semblait aussi s'adresser aux actionnaires du club, comme pour les rassurer sur la détermination de la direction.
Car Xavier Gravelaine a en effet profité de cette conférence de presse pour donner rendez-vous aux médias le 19 mai prochain. Lors d'une grande réception seront dévoilés les tenants et aboutissants de la convention nouée récemment avec la Ville mais aussi d'importants investissements. "Je me bats pour que les actionnaires fassent un effort, ils vont dépenser énormément d'argent, je parle de millions d'euros à deux chiffres dans les deux ans à venir pour qu'on mette le confort pour les supporters et qu'on reste le club numéro 1 en Normandie".
Reportage de Stéphanie Potay et Charles Bézard