« Fabien Clain a brisé nos vies, bousillé ma famille »

Il y a un an, Fabien Clain, originaire d'Alençon, revendiquait au nom de Daech les attentats perpétrés à Paris le 13 novembre 2015. Un journaliste de la rédaction de France 3 Normandie a pu s'entretenir avec la mère de sa compagne qui estime que sa famille a été détruite par le jihadiste.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Au téléphone, Sa voix est hésitante, le débit rapide : « Je n’ai plus rien à dire sur le sujet. Ça me fait trop de mal, trop de peine… » Nicole vit dans une commune en périphérie d’Alençon. Cette mère et grand-mère est sonnée, abasourdie, presque résignée : « Je n’ai plus d’espoir de revoir ma fille, aujourd’hui j’appréhende une mauvaise nouvelle… »

Et cette mauvaise nouvelle pourrait être l’annonce du décès de sa fille Mylène, ou de ses trois petits-enfants. Ils sont en Syrie avec leur mari et père, un dénommé Fabien Clain, cet homme de 39 ans qui a revendiqué les attentats de Paris au nom de Daech, il y a un an, jour pour jour. « Je ne suis pas la belle-mère de Clain ! Je ne suis pas de sa famille. Le seul lien entre nous, c’est mes petits-enfants. Clain a brisé nos vies. Il a bousillé ma famille. »

"Clain a lavé le cerveau de ma fille"

Quand le réunionnais Fabien Clain a débuté une relation avec Mylène, il était encore catholique, « et du jour au lendemain, ma fille s’est voilée, à 20 ans. On a pris nos distances… » confie-t-elle avant de poursuivre : « Clain a lavé le cerveau de ma fille. Elle s’est radicalisée. Ça peut arriver à toutes les familles, on n’a rien vu venir, mais que voulez-vous, quand votre enfant est majeur, on ne peut rien faire ! C’est pareil pour Clain : Puisque je l’ai connu catholique, il y a bien que quelqu’un qui l’a manipulé ? Sans doute ?»

Aujourd’hui, cette femme veut rester discrète sur cette affaire. Elle ne veut plus témoigner devant caméras et micros, elle travaille et souhaite garder un climat professionnel serein. Et pour se préserver, elle a fait le choix de se « mettre au vert » en ce week end de commémorations des attentats : « Télé et radio coupées, je ne veux pas entendre parler de Clain, et de ce qu’il a fait.»   

Nicole vit cette épreuve avec difficulté d’autant plus qu’il y a toujours un événement qui la replace dans ce contexte tragique. « En septembre, une rumeur s’est propagée à Alençon, on me disait que Clain était de retour, mais ce n’est pas possible, ce serait inimaginable ! Des gens m’approchaient pour savoir si j’étais au courant… C’est invivable ! »

"On fouille dans votre vie et ça ravive des choses difficiles"

Mais un autre fait a particulièrement marqué cette Ornaise. En septembre dernier, la police est arrivée chez elle au petit matin « à l’improviste ! Moi, je m’attendais à voir les policiers au début de l’affaire, pas dix mois après ! On m’a emmenée pour la journée. Au départ, quand j’ai vu ces voitures devant chez moi, je pensais qu’on allait me donner des nouvelles de ma fille et de mes petits-enfants, mais non. On fouille dans vos affaires, dans votre portable. On fouille dans votre vie et ça ravive des choses difficiles. Je ne me remets pas de cette visite. Je suis démolie. Démolie.»

Nicole est persuadée « qu’on aurait pu empêcher Mylène et ses petits-enfants de partir en Syrie. Quand j’ai eu des doutes sur leur situation, j’ai prévenu la police… »

Aujourd’hui, elle n’a aucune nouvelle, aucun signe de vie. « Ma vie est chamboulée. Je suis fatiguée de tout ça, mais je reste debout. Oui, je reste debout. Il faut bien. »
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information