Vieilles Charrues : Jean-Philippe Quignon est décédé

Le coprésident du festival des Vieilles Charrues, Jean-Philippe Quignon, est mort vendredi des suites d'un cancer. Il avait impulsé un "cap" décisif au festival de Carhaix, devenu l'un des plus importants de la scène musicale européenne.

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"Un mois et demi après la 21e édition du festival", en juillet, "il s'en est allé, à tout juste 50 ans", a annoncé dans un communiqué l'équipe des Vieilles Charrues, qui a appris son décès en début de soirée vendredi.

Merci Jean-Phi...

Une photo de Jean-Philippe Quignon s'affiche sur le site du festival... et une légende : Merci Jean-Phi... Jean-Philippe Quignon était arrivé dans l'équipe du festival en 1998, comme programmateur bénévole, puis co-président  après avoir présidé le festival rock Tamaris à Morlaix où il avait notamment fait venir les groupes Noir Désir et les Négressses vertes.

L’équipe du festival salue la mémoire de son bénévole : "Son expérience dans le domaine du spectacle vivant, son charisme, ses connaissances, son éternelle curiosité musicale et ses qualités humaines ont rapidement fait de lui une pièce maîtresse de l’association et naturellement un co président des Vieilles Charrues. En un peu plus de dix années de présidence, le festival est devenu un des plus grands festivals européens tout en gardant l’esprit si singulier des Vieilles Charrues. Il en était si fier. Fier dans sa belle définition. Car lorsqu’il parlait du festival, de son rôle aux Charrues, c’était avec une véritable humilité. Il se définissait comme l’une des chevilles ouvrières de l’association, l’un des 5 000 bénévoles tout simplement. " "Sa passion, ses valeurs humaines, son énergie communicative, son sens de l’écoute et du respect de l’autre, son sourire et son regard ont marqué les Charrues, poursuit l’équipe d’organisation. Les précédentes éditions en sont l’empreinte. Pour nous, Jean-Philippe marque à jamais l’esprit des Vieilles Charrues. Il restera une source de motivation et un repère sur ce qu’est le festival."
L’équipe du festival ajoute : "Ces dernières années, il nous a également donné une leçon de courage. Tout en se battant contre la maladie, il est resté debout, lui-même, et toujours ouvert aux autres. Pour la dernière édition du Festival des Vieilles Charrues, Jean Philippe était d’ailleurs à nos côtés avec son regard bienveillant, ses bons conseils, sa bonne humeur et son humour ravageur pour que le festival 2012 soit une édition inoubliable. Il a réussi…"

Voici le reportage de Muriel Le Morvan et de Martine Guilcher :


Hommage

La ministre de la Culture Aurélie Filippetti
a fait part de sa "grande tristesse" vendredi soir après la mort du coprésident du festival des Vieilles Charrues. La ministre a rendu hommage dans un communiqué à "sa programmation toujours inattendue, son goût pour les mélanges audacieux", qui "a largement contribué à faire des Vieilles Charrues l’un des festivals les plus importants et les plus attendus de l'été".

Oreille extraordinaire et journaliste au Télégramme

"En 1998, les Vieilles Charrues étaient en train de monter", a raconté à l'AFP l'un de ses proches, Jean-Jacques Toux, l'un des trois coprogrammateurs du festival. Mais Jean-Philippe Quignon, "qui s'était déjà frotté à de grosses pointures" à Tamaris, a alors impulsé "un cap" décisif aux Vieilles Charrues grâce à son "oreille extraordinaire", alors que le festival commençait à se structurer, poursuit-il. Passionné par toutes les musiques, "il nous a apporté son savoir-faire, son expérience. Il nous a fait franchir un cap en 1998, c'est indéniable", relève-t-il. Décrit par Jea-Jacques Toux comme "prévenant et plein d'attention", "blagueur" et travaillant "comme un fou" pour son journal et les Vieilles Charrues, Jean-Philippe Quignon avait réussi à faire venir à Carhaix des pointures comme Manu Chao, Lou Reed, Bruce Springsteen, Sting, Muse et, pour sa dernière édition, la légende américaine folk Bob Dylan. Jean-Philippe Quignon était aussi journaliste au Télégramme, depuis 1993, où il a été successivement chef de rédaction à Guingamp et à Morlaix. "Toujours soucieux d’une information pertinente et équilibrée, il savait aussi donner la parole à toutes les sensibilités et à toutes les opinons, quelle que soit leur origine."

Il était marié et père de trois enfants.

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