Doux : un nouveau rendez-vous avec la justice

Le groupe Doux avait une nouvelle fois rendez-vous avec la Justice, pour faire le point sur le plan de continuation du volailler. Les syndicats se sont mobilisés, ils craignent de nouvelles suppressions d'emplois.

Le tribunal de commerce de Quimper a confirmé la poursuite d'activité du groupe Doux, en redressement judiciaire, qui prévoit d'investir 30 millions d'euros sur 3 ans, mais pourrait être contraint de se séparer d'une centaine de salariés, selon les organisations syndicales. 

"La poursuite d'activité a été confirmée jusqu'au 30 novembre", a assuré maître Maurice Lantourne, avocat du groupe Doux, à l'issue de l'audience d'étape qui s'est tenue dans la matinée au tribunal de commerce de Quimper. Cependant plusieurs cessions d'entreprise ont été évoquées, comme l'usine de co-produits de Châteaulin, Stanven. Elle pourrait être cédée ainsi que Doux Aliments à Pluguffan. La fermeture de l’atelier de charcuterie de l’usine Père Dodu à Quimper est effective. Me Lantourne a démenti toute cession du site de produits élaborés Père Dodu de Quimper. À noter que le laboratoire d’analyse, Transal (19 salariés), situé à la Vraie-Croix, près de Vannes, pourrait lui aussi être cédé.

"Les chiffres donnés aujourd'hui par les experts comptables sont des chiffres qui démontrent la rentabilité du groupe et sa capacité d'une part à financer ses investissements et deuxièmement à payer son passif", a-t-il souligné, précisant que la dette globale du groupe avoisinait les 340 millions d'euros. 

Une nouvelle gamme de produits

Doux compte notamment développer une nouvelle gamme de produits au sein de son pôle produits élaborés, réaliser des investissements industriels et développer son pôle export, a indiqué maître Lantourne. Lundi, un comité central d'entreprise a réuni au siège du groupe à Châteaulin (Finistère) des représentants des salariés et la direction. Cette dernière a annoncé à son issue un plan d'investissement totalement autofinancé de 30 millions d'euros sur trois ans". Mais les syndicats ont fait part mardi de leurs craintes de nouvelles suppressions d'emplois, après notamment la liquidation du pôle frais et la cession de la gestion des usines de sa filiale brésilienne Frangosul au géant brésilien de la viande JBS Friboimise. "On peut penser qu'il y aura au moins une centaine de licenciements à terme" sur les 1.700 que compte le groupe (CDI seuls), a estimé Yannick Guéhenneux, élu FO au comité central d'entreprise (CCE). "On va voir les décisions qui vont être prises, mais on aimerait qu'il y ait le moins de casse sociale possible", a-t-il ajouté. "On sait que fin octobre il y aura encore des licenciements qui vont être annoncés", a assuré Nadine Hourmant, délégué centrale FO, à l'issue de l'audience, sans toutefois avancer de chiffre. "La partie administrative sera touchée, mais également ce qui ne tourne pas correctement, et le pôle avec lequel on perd de l'argent encore actuellement c'est le pôle élaboré". Raymond Gouiffès, délégué central CGT, a regretté "le manque de transparence flagrant" au niveau du plan de continuation du groupe. "On a été informés hier soir en CCE du fait qu'il y a une restructuration en route", a-t-il regretté, disant craindre "plus de 100 suppressions d'emplois". "Il est possible au niveau du siège qu'il y ait des adaptations", a simplement indiqué maître Lantourne, sans plus de précision, mais assurant qu'il n'y aurait pas de fermeture de site ni de plan massif de licenciements. Une trentaine de personnes, essentiellement des salariés du géant de la volaille, se sont rassemblées à l'appel de l'intersyndicale (CFDT, CGT et FO) devant le tribunal à l'occasion de cette audience d'étape.

Lundi un CCE a réuni au siège du groupe à Châteaulin (Finistère) les représentants des salariés et la direction. Cette dernière a annoncé à son issue "un plan d'investissement totalement autofinancé de 30 millions d'euros sur trois ans", ajoutant que sa "mise au point est en cours". "La profitabilité du nouveau groupe permettra de financer les investissements et de rembourser les dettes de la société dans le cadre du plan de redressement qui sera soumis au tribunal de commerce" de Quimper, a précisé le groupe dans un communiqué.

"On va voir les décisions qui vont être prises, mais on aimerait qu'il y ait le moins de casse sociale possible", a indiqué à l'AFP Yannick Guéhenneux. Le syndicaliste explique que le groupe va notamment devoir se séparer de salariés du siège après la liquidation de son pôle frais et céder la gestion des usines de sa filiale brésilienne Frangosul au géant brésilien de la viande JBS Friboimise. "On est encore traumatisés par la liquidation du pôle frais", a souligné l'élu syndical. "C'est difficile de faire confiance", a-t-il expliqué. Premier bénéficiaire français des subventions européennes aux exportations Doux, propriétaire de la marque Père Dodu, ploie sous une dette estimée à 430 millions d'euros.

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