Le quotidien breton a enregistré une perte de 5 millions d'euros dû essentiellement à un recul des recettes publicitaires puisque la diffusion reste stable
Ouest-France a essuyé l'an dernier la première perte de son histoire, avec un résultat d'exploitation négatif de cinq millions d'euros, dû à un recul des recettes publicitaires tandis que la diffusion restait stable. "On est dans une situation très délicate comme tout le monde à cause de la crise, mais on a des atouts pour continuer à investir", a déclaré un responsable du quotidien breton, expliquant que le journal comptait à l'avenir se développer autant dans sa version imprimée qu'en version électronique.
Avec un chiffre d'affaires de l'ordre de 330 millions d'euros, le journal fondé en 1944 a enregistré l'an dernier une baisse de 3,5% de ses recettes publicitaires, une baisse due principalement au recul des campagnes de publicité nationales, tandis que la publicité locale restait stable, selon la direction. Le journal a subi l'impact de l'augmentation de sa masse salariale et des coûts de l'énergie.
La diffusion totale a progressé de 0,14% à 767.436 exemplaires. Son hebdomadaire Dimanche Ouest-France a vu sa diffusion progresser de 1,2% à 371.102 exemplaires. A 80 centimes le numéro, le prix du journal est fixé à un niveau "résolument bas", mais ses dirigeants savent qu'ils devront à terme l'augmenter. "On utilise ce levier le moins souvent possible car cela peut se traduire par un abandon du journal par les lecteurs. On manie ça avec beaucoup de prudence", a commenté le responsable, ajoutant qu'une hausse du prix de vente n'était "ni programmée dans le temps ni dans son montant".
"Deux choses nous rendent sacrément optimistes, c'est la stabilité de la diffusion et de la publicité commerciale locale", a-t-il assuré. Ouest-France a prévu de mettre en service à partir de l'an prochain deux rotatives, d'un coût de 35 millions d'euros, qui doivent lui permettre d'accroître sa capacité couleur, comme le réclament ses annonceurs. Ces machines
doivent aussi permettre d'accélérer le tirage et de reculer l'heure de bouclage. Le quotidien, qui compte déjà 50 éditions locales, compte en lancer trois autrescette année.
"On a aussi des projets d'investissement très importants dans le web pour continuer la marche en avant de toutes nos formules électroniques", a ajouté le responsable, précisant que le site ouest-france.fr avait compté plus de 16 millions de visites en janvier.