Reprise de la Ligue 1 : suivre les matchs sans passer par DAZN, ce qui est légal ou illégal, on fait le point

VPN, IPTV, streaming... Les fans de l'OM, de l'OGC Nice ou de l'AS Monaco ont recours à différentes techniques pour regarder le football sans passer par DAZN, le nouveau diffuseur officiel victime d'une campagne de boycott. Cependant, ces pratiques ne sont pas sans risques.

Alors que la saison de Ligue 1 débute ce vendredi 16 août, l'OM se déplace à Brest, tandis que Nice affronte Auxerre à l'extérieur et Monaco accueille Saint-Etienne. Et vous, allez-vous suivre les matchs à la télévision ? Car depuis que DAZN a obtenu les droits de diffusion en juillet, les prix font polémiques pour regarder les rencontres depuis votre canapé. De nombreux internautes se plaignent du tarif proposé, jusqu'à 40 euros pour tout voir. Les publicités pour des offres alternatives ont donc fleuri sur les réseaux sociaux, parfois hors du cadre légal. On vous explique la situation.

Des alternatives gratuites... et illégales

Comme chaque soir de match, plusieurs comptes X (auparavant Twitter) se sont vantés de pouvoir retransmettre les rencontres sans faire payer le visionnage. Des posts souvent suivis de liens vers l'application Telegram, un service de messagerie basé à Dubaï, qui héberge entre autres des diffusions en direct et en HD de la Ligue 1 et d'autres compétitions sportives.

Si les spectateurs n'ont pas à débourser un euro pour accéder au site, les pirates en profitent pour partager des publicités pour des services illégaux pendant les matchs, explique le journal l'Équipe. Contrefaçons de documents officiels, contenu pornographique, paris sportifs... Ces partenariats permettent à ceux qui les hébergent de générer des revenus, parfois des dizaines de milliers d'euros en quelques jours. Un point qu'ils partagent avec les traditionnels sites de streaming illicites financés par la pub, qui sont plus accessibles et facilement sanctionnés par les pouvoirs publics. L'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a ainsi bloqué 3370 noms de domaines sur Internet lié au piratage de contenu sportif depuis le 1er janvier 2022. Dans les deux cas, visionner les matchs sur ces plateformes est illégal.

L'IPTV, une pratique qui se popularise malgré la loi

Autre possibilité, les services pour regarder la télévision avec une connexion internet, ou IPTV. Si certains sont légaux, comme le site de France TV, Molotov.tv ou MyTF1, d'autres diffusent du contenu sans y être autorisé. Pour y accéder, les spectateurs doivent payer un abonnement, contrairement aux alternatives gratuites, pourtant ces plateformes payantes illicites prennent de l'ampleur selon l'Arcom, puisque leur audience augmente chaque année depuis 2020.

Un succès qui pousse les diffuseurs officiels à vouloir sanctionner cette concurrence déloyale. L'année dernière, 34 services d'IPTV ont par exemple été bloqués en France, empêchant les internautes qui le souhaitaient de s'y connecter via leur navigateur internet. L'utilisation de ce type de plateforme est donc illégale.

Le voyage au Brésil, plus cher mais légal

Dernière solution trouvée pour ceux qui veulent contourner DAZN, le passage par des diffuseurs autorisés à l'étranger. Ces chaînes ont payé la Ligue de football professionnelle pour retransmettre le championnat dans d'autres pays, de manière légale. Ces diffusions sont parfois gratuites et disponibles sur Youtube, néanmoins, elles ne sont pas accessibles depuis la France et sont réservées aux spectateurs de l'autre côté de la frontière. Pour y accéder sans enfreindre la loi, il faudrait donc se déplacer jusqu'au pays.

Alors pour contourner ce blocage, certains passent par un VPN, un logiciel légal qui permet de modifier la localisation de la connexion internet de votre ordinateur ou de votre téléphone. Un internaute qui se connecte à Marseille peut donc se faire passer pour un spectateur brésilien pour contourner le blocage géographique des matchs. Mais il se retrouve alors hors-la-loi, selon Aurore Bonavia, avocate en droit du numérique. "Si ce contenu n'est pas disponible en France, c'est un acte illégal. Cela signifie que le diffuseur n'a pas eu l'autorisation de le diffuser en France, utiliser un VPN serait un moyen détourné de l'obtenir", explique-t-elle. Cependant, en pratique, la connexion grâce à un VPN complique l'identification des spectateurs pour les sanctionner.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité