Le réchauffement climatique, d'accord. Mais concrètement, cela se traduira comment en Bretagne ? La Région, avec des experts de Météo-France, s'est penchée sur la question. Deux rapports ont été rendus.
Le Conseil régional a commandé à Météo-France et au Conseil scientifique de l'environnement de Bretagne deux études, la première sur le changement climatique en Bretagne, la seconde, sur les effets de ce changement dans notre région. L’enjeu pour la collectivité est d’en savoir plus sur cette nouvelle problématique, afin de conduire une politique efficace en matière d’adaptation aux évolutions climatiques.
L'été sera chaud ! Très chaud !
Il faut s'attendre au cours du XXIè siècle à des étés caniculaires, et des périodes de sécheresse. C'est ce qui ressort du rapport de Franck Baräer, Ingénieur au service Etudes et climatologie de Météo France Rennes. En moyenne sur l'année, la température augmentera de 2 voire 3 degrés d'ici la fin du XXIè siècle. Du coup, au programme, plus d'étés très chauds et des hivers moins froids.
En Bretagne, la température avait déjà augmenté d'1 degré ces vingt dernières années.
De grandes grandes marées
Avec le réchauffement climatique global, les glaces fondent, et donc le niveau de la mer augmente. Certes, Rennes n'aura pas les pieds dans l'eau. Mais les coefficients de marée vont en revanche augmenter. Aujourd'hui, la référence pour une grande marée, c'est 120. Demain, cela risque de passer à 130, voire 140 !
Cela risque également d’engendrer de nouveaux types de tempêtes, avec des effets de surcôte amplifiés sur le littoral du fait de cette élévation du niveau de la mer.
Une nouvelle végétation
Avec ces changements sur le long terme, c’est comme si le climat de la Bretagne descendait de 400 km vers le sud… vers Bordeaux ou Montpellier. Du coup, la nature va changer. Les agriculteurs s'adaptent déjà aux changements : lorsqu'il fait plus chaud, les rendements de blé stagnent. Avant la fin du siècle, ce sera peut-être du sorgho, une céréale originaire d’Afrique, qu'ils cultiveront. Pour les pêcheurs, des espèces se font plus rares comme le cabillaud et d’autres apparaissent comme le Saint-Pierre américain. On trouvait ce poisson dans les années 60 au sud du Portugal... et aujourd’hui il est déjà au nord de l’Irlande !