Premier jour à Rennes, du procès en appel de l'affaire le Couviour. La fortune d'Eugène, patriarche de la famille, est à l'origine d'un drame familial digne d'un polar à Grand-Champ dans le Morbihan. Josianne Le Couviour est accusée d'avoir commandité l'assassinat de sa belle-mère Anne-Marie.
Quatre ans après les faits, les questions sont toujours les mêmes : Josiane Le couviour a t'elle commandité l'assassinat de sa belle mère ou est elle, comme elle le dit, simplement à l'origine d'un cambriolage, qui aurait mal tourné pour récupérer des papiers relatifs à un héritage. En premier instance la thèse de l'assassinat n'avait pas été retenue.
Cette fameuse nuit d'avril 2009
Dans la nuit du 9 au 10 avril 2009, Anne-Marie et Eugène Le Couviour, un couple de retraités de 75 et 90 ans, est victime d'un cambriolage dans sa résidence de Grand-Champ, près de Vannes. Le couple a été ligoté, bâillonné. Des bijoux ont été volés. Anne-Marie Le Couviour, la deuxième épouse d'Eugène Le Couviour, est retrouvée morte asphyxiée. Dans le Morbihan, c'est la stupeur. Eugène Le Couviour est une figure locale. L'homme est un entrepreneur à succès qui a été maire de Pluvigner pendant 30 ans. Sa fortune se révélera être au cœur du drame familial.
Le procès devant les assises du Morbihan en juin 2012
Lors de la première audience à Vannes, après neuf jours de débats, le tribunal n'a pas retenu la thèse de l'assassinat. Les jurés avaient requalifié les faits en séquestration et vol avec violences ayant entraîné la mort, jugeant l'intention homicide insuffisamment prouvée. Pour autant, les peines prononcées sont lourdes : 18 et 15 ans de prison ferme pour les deux prétendus cambrioleurs (Wenceslas Lecerf et Guénolé Madé) , 8 ans pour le jardinier (Loïc Dugué) et 15 ans pour Josiane Le Couviour. En dépit de cette requalification, Josiane Le Couviour et Guénolé Madé ont fait appel. Le parquet s'est joint à cet appel, l'élargissant aux quatre accusés.
Premier jour devant la Cour d'appel de Rennes
Ce mardi à Rennes, Josiane Le Couviour, carré de cheveux blancs, et Wenceslas Lecerf, coupe en brosse, ont conservé la tête baissée durant toute la lecture de l'acte d'accusation. Guénolé Madé et Loïc Dugué sont restés impassibles.
Josiane Le Couviour a toujours nié avoir commandité l'assassinat, soutenant n'avoir fait appel à l'intermédiaire, son jardinier Loïc Dugué, et aux deux hommes de main, que pour voler des documents testamentaires prouvant que sa belle-mère entendait accaparer l'héritage.
Wenceslas Le Cerf et Loïc Dugué, qui avaient avoué au début de la procédure avoir été mandatés pour éliminer Annette Le Couviour, étaient par la suite revenus sur leurs déclarations, ne reconnaissant plus qu'un cambriolage ayant mal tourné.
L'audience d'appel se tiendra jusqu'au 28 mai.
Le reportage à la Cour d'Appel de Rennes de Géraldine Lassalle et Marc-André Mouchère
Interviews :
- Me Thierry Fillion, avocat de Josianne Le Couviour
- Me Philippe Billaud, avocat des enfants et petits-enfants de la victime
- Benoîte Audren, partie-civile - fille de la victime