Selon le maire de Lampaul-Guimilau, la fermeture de l'abattoir Gad serait programmée le 20 août. Elle mettrait 850 salariés au chômage.
"Tous les indicateurs convergent dans le même sens, la fermeture programmée de l’abattoir de Lampaul Guimiliau au 20 août avec 850 salariés en CDI sur le carreau". C'est ce qu'ont révélé Jean-Marc Puchois, maire de Lampual-Guimiliau et Georges Tigréat, le président de la communauté de communes du pays de Landivisiau.
850 salariés en CDI, une centaine d’intérimaires sont menacés du chômage avec la fermeture de l’abattoir qui génère quelque 4 000 emplois indirects.
La société bretonne d'abattage de porcs Gad SAS, placée en redressement judiciaire fin février, avait annoncé en avril qu'elle n'excluait pas la fermeture d'un des deux abattoirs du groupe, qui emploie 1.700 salariés au total, sur fond de crise de la filière porcine. L'information de la fermeture du site de Lampaul-Guimiliau fin août "n'est pas officielle", a indiqué Pascal Nantel, directeur général des services de la mairie de Landivisiau. "Mais la volonté des dirigeants et du gouvernement, qui est d'obtenir la paix sociale et d'éviter une onde de choc" en ne dévoilant l'information que fin août "a mis les maires de Lampaul et de Landivisiau en colère" et "ils ont voulu bousculer" cette stratégie en dévoilant l'information vendredi lors d'une conférence de presse.
Décision prématurée pour Gad
La direction de Gad SAS précise que "toute décision est à ce stade prématurée, des repreneurs pouvant se manifester jusqu'au 10 juin". "Le contexte de marché est très compliqué mais les administrateurs judiciaires et la direction travaillent sans relâche à trouver une solution du continuité pour Gad SAS, a souligné la direction. Les élus font valoir que l'abattoir de Lampaul est "le seul en France à avoir la capacité d'exporter dans tous les pays du monde, il possède un agrément qui lui permet d'exporter dans tous les pays notamment la Chine, en pleine croissance", a expliqué M. Nantel.
"On a tout ... il faut un repreneur"
"On a tout : les porcs en nombre suffisant, l'abattoir avec l'agrément et le marché, il faut un repreneur", a-t-il ajouté. "Globalement, la France produit moins de porcs en raison de normes administratives" très contraignantes "mais le nord Finistère a une augmentation de porcs de 300.000 sur les cinq dernières années", a argumenté M. Nantel.
CE mercredi
Mercredi, un comité d'entreprise de Gad doit se tenir à Vannes avec à l'ordre du jour "le périmètre du plan social", a-t-on appris par ailleurs de source syndicale. L'entreprise, qui abat quelque 2,4 millions de porcs chaque année et a affiché un chiffre d'affaires de 453 millions d'euros en 2012, a été placée en redressement
judiciaire par le tribunal de commerce de Rennes le 27 février, avec une période d'observation de six mois, jusqu'au 21 août.