L'été est là et la grogne gagne les communes où les effectifs de renforts de gendarmes et de policiers répartis sur les zones touristiques sont en baisse, comme dans le Morbihan. Il faut dire qu'à l'automne, la cour des Comptes avait épinglé les renforts de CRS sur les plages durant l'été.
Dans le Morbihan, le mécontentement gagne dans les rangs de la police. Chaque été une compagnie de CRS, soit 80 hommes, rejoignait le département pour la période estivale. Mais cette année, l'effectif est divisé par deux, c'est la moitié d'une compagnie, (40 hommes) qui arrive en soutien aux 320 policiers habituels, auxquels ils faut rajouter les 13 maitres nageurs sauveteurs CRS. En réalité la compagnie affectée au Morbihan a été partagée avec celle de la Vendée. Un effectif très insuffisant, dénonce t-on, pour assurer la sécurité et les contrôles routiers dans le département le plus touristique de Bretagne et sur une période où la population augmente de plus de 30 %.
Cet été en France, 3000 gendarmes et 2000 policiers sont répartis dans les zones touristiques d'une quinzaine de départements, en soutien des équipes déjà en place. Si les effectifs globaux sont sensiblement les mêmes qu'en 2012, c'est bien leur répartition qui suscite le mécontentement de certaines communes.
Les maîtres nageurs sauveteurs sur les plages
Après avoir connu un maximum en 2002, avec 722 maîtres-nageurs sauveteurs des CRS (MNS CRS) déployés sur les côtes françaises, le dispositif de renforts saisonniers de CRS sur le littoral est en recul, bien que cette baisse semble aujourd’hui stabilisée : 471 maîtres-nageurs sauveteurs pour 99 communes.
Là où le bât blesse selon la Cour des Comptes
La Cour des Comptes dans son rapport publié au mois de novembre concluait que "le dispositif de renforts saisonniers de maîtres-nageurs sauveteurs des CRS est irrégulier et inéquitable". Les textes réglementaires manquent de précision, tant au niveau de l’attribution de la mission aux personnels des CRS qu’à leurs conditions d’emploi dans le domaine de la sécurité publique, n'attribuant qu’une mission de surveillance générale à ces CRS. Or ces "maîtres-nageurs sauveteurs CRS ont une activité de sécurité publique qui prend parfois le pas sur la fonction de maître-nageur sauveteur". Les conditions de remboursements demandés aux communes sont en outre très avantageuses. Enfin, le dispositif d’affectation de moyens manque de transparence et soulève des questions d’équité dans les attributions de renforts saisonniers aux communes.
Le reportage à Vannes (56) de Maylen Villaverde et Philippe Beaugey
Interviews :
- Dominique Le Dourner, délégué syndical Unité SGP Police 56
- David Myard, directeur de cabinet du préfet du Morbihan