Rammstein a fait le spectacle à Carhaix. Passé le concert, c'est un autre spectacle, impressionnant, qui s'est déroulé dans les coulisses. Ou comment démonter une scène gigantesque en à peine trois heures !
Il est 2 h 30 du matin. Derrière la scène Glenmor, le ballet des roadies est impressionnant. Ils sont une bonne soixantaine, tous casqués, tous vêtus du même tee-shirt bleu avec un gros marquage dans le dos : "Rammstein Local Crew / 18/07/2013". Chacun porte un bracelet de couleur différente, la marque de son équipe. 16 bracelets verts pour la lumière, 8 bracelets bleus pour les practos, le reste pour la pyrotechnie, le son et les "pushers".
Le défilé de flycases est réglé comme un défilé militaire. A la manoeuvre, les bracelets violets : les allemands de la tournée Rammstein. En à peine trois heures, les 45 tonnes de matos sont démontés, triés, rangés dans les caisses et chargés dans les 9 semi-remorques, moteurs ronflants, alignés sur le parking. Ils sont tous immatriculés en Allemagne, une tête de mort sur la remorque noire et cette grande inscription sur le côté : Trucking Services. Les caisses sont avalées les unes après les autres. Ca passe au millimètre et comme par magie, tout rentre impeccable !
Le chef d'équipe parle allemand, anglais, français : chacun sait ce qu'il doit faire. Le chef ordonne, les roadies exécutent. Bienvenue dans monde des "manuts" de la scène ! "On vient d'un peu partout pour compléter l'équipe, explique Ingrid, l'une des rares femmes de l'équipe. Il y a en a de Limoges, de Chartres, de toute la France. On est intermittent du spectacle et on nous appelle pour les concerts et les festivals". Pour 2013, la tournée Rammstein a fait quatre étapes en France : Montpellier, Lyon, Nancy et Carhaix. Et paradoxalement, les concerts de plein air sont les plus simples à gérer.
21 semi-remorques à Lyon !
"En fait, pour une salle, on amène tout le matériel. De A à Z. A Lyon, nous sommes montés jusqu'à 21 semi-remorques !" En face de nous, Serge, dit "le grand Serge". Un collosse musculeux d'1 m 90, vêtu d'un tee-shirt et d'un bermuda noir. Impressionnant ! Il a déjà tourné avec U2 et sur Rammstein, il est le n°2 technique. "Sur la tournée, il y a 35 allemands et trois Français. A ça, il faut rajouter 44 personnes pour le montage et 52 pour le démontage. On recrute le personnel via les sociétés spécialisés. Au final, c'est une communauté, une grande famille où l'on connaît à peu près tout le monde".
A quelques mètres de là, Paul Landers, le guitariste de Rammstein sort des loges et s'enfonce tranquillement dans la nuit, un sac sur le dos et une petite bouteille d'eau à la main, pour rejoindre le tour bus. Un petit geste de la main, un petit sourire et un hochement de tête. "Rammstein ? Ils sont adorables, explique Serge. Leur truc, c'est un opéra-rock ! C'est du spectacle ! Ils ne se prennent surtout pas au sérieux !"
Pendant ce temps-là, les dernières caisses ont été montées dans les camions. Portes arrières fermées, les semi-remorques reprennent la route de la tournée. Les roadies aussi, travail accompli. Clap de fin aux Vieilles Charrues pour ce qui restera l'un des plus gros shows jamais organisé à Carhaix. Chapeau les artistes !