Une nouvelle réunion de médiation entre la mairie de Carhaix et le festival des Vieilles Charrues a permis de déboucher, ce mardi 15 octobre 2024, à un "accord de principe" sur les derniers points de blocage, avant une nouvelle réunion prévue en décembre.
L’État, le Département, la Région ont endossé pour la seconde fois le rôle de médiateur dans le conflit larvé qui oppose depuis des années le festival des Vieilles Charrues et le maire de Carhaix, dans le Finistère. À 15h, ce mardi 15 octobre, tous les protagonistes se sont enfermés en sous-préfecture pour une nouvelle réunion. Une heure trente plus tard, ils ressortaient… Tout sourire. "On continue de progresser dans cet esprit commun qui est de maintenir le festival des Vieilles Charrues sur Carhaix dans l'intérêt de ce festival", a déclaré le préfet du Finistère Alain Espinasse à l'issue de la réunion.
Trois questions en suspens depuis la réunion de juillet dernier
Les tensions avec le maire de Carhaix (divers gauche) Christian Troadec menaçaient l'avenir du festival, jusqu'à une première réunion de conciliation qui s'était tenue en juillet. Trois questions étaient cependant restées en suspens : la disponibilité des terrains, la participation financière du festival et les locaux.
Sur ces trois points, "il y a un accord de principe qui est un bon accord", a déclaré le président du département du Finistère Maël de Calan (divers droite). "Les acteurs ont trouvé un terrain d'entente qui est un bon accord et qui convient à la ville, aux collectivités locales, dont les intérêts sont préservés", a-t-il ajouté.
Les acteurs ont trouvé un terrain d'entente qui est un bon accord et qui convient à la ville, aux collectivités locales dont les intérêts sont préservés.
Maël de CalanPrésident du Département du Finistère
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Les trois points bloquants semblent en effet résolus :
Les Vieilles Charrues pourront acheter comme elles le souhaitaient les bâtiments des chambres consulaires ; le Département et la Région se sont engagés à financer le rachat des terrains de camping des festivaliers. Enfin, dernier point, peut-être le plus délicat, le principe d’une redevance pour l’occupation du site est abandonné au profit d’une contribution financière. En clair, le festival ne sera pas simple locataire, mais un partenaire du futur Breiz Park.
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Une nouvelle réunion en décembre pour pérenniser le festival à Carhaix
Une nouvelle réunion doit être organisée mi-décembre, avec cette fois des éléments financiers chiffrés et un calendrier pour pérenniser le festival à Carhaix. "D'ici là, on va travailler pour que tout le monde trouve les solutions afin de pérenniser le festival", a déclaré Jérôme Tréhorel, directeur du festival.
"On reste vigilants, il y a une volonté autour de la table des différents acteurs de trouver ces solutions", a-t-il ajouté, disant espérer "avoir des annonces concrètes et définitives" pour cette prochaine réunion.
Il faut savoir que les organisateurs de festivals associatifs qui organisent un festival sur le domaine public ne payent pas. C'est mis à disposition, c'est un usage.
Jérôme TréhorelDirecteur du festival Les vieilles charrues
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Le festival a déposé un recours la semaine dernière contre une délibération de la mairie de Carhaix, demandant 367 000 euros de redevance aux Vieilles Charrues, pour l'occupation d'un terrain municipal.
"Il faut savoir que les organisateurs de festivals associatifs qui organisent un festival sur le domaine public ne payent pas. C'est mis à disposition, c'est un usage", a expliqué Jérôme Tréhorel, précisant qu'il n'y aurait pas de recours "si tous les risques en matière de redevance sont levés".
Les retombées économiques du festival ont été évaluées à 18,5 millions d'euros en 2019, dont 5 millions pour le territoire du Poher. Malgré cette manne, les relations entre la mairie et le festival sont exécrables depuis des années.
(Avec AFP et Claire Louet)