Le chanteur israëlien Asaf Avidan est de passage aux Vieilles Charrues ce samedi, sur la scène Glenmor. Il était déjà venu en 2011 et participe à de nombreux festivals cet été en Bretagne.
Asaf Avidan a le vent (ou la crête) en poupe. Tout l'été, on le retrouve dans de nombreux festivals, notamment en Bretagne. Après l'Armada, il pose sa guitare aux Vieilles Charrues. L'endroit lui paraîtra familier, il est déjà venu en 2011 et sa performance avait été pour beaucoup une révélation. Les spectateurs avaient été frappé par le contraste entre son corps si frêle, et sa voix si particulière que l'on compare à celle de Janis Joplin.
Écorché vif
Asaf Avidan né en Israël en 1980 n'est pas un type léger. C'est un enfant angoissé, qui voyage beaucoup car ses parents sont diplomates. Des angoisses qui ressurgissent à l'occasion de son service militaire (obligatoire en Israël) qu'il ne fera pas en entier. Un autre événement vient aussi bouleverser sa vie, un cancer du sang à l'âge de 21 ans. "Cet événement joue évidemment dans mon questionnement sur la mortalité et le sens de la vie, des thèmes présents dans mes chansons. Mais enfant, j’étais déjà préoccupé par la mort et la solitude, j’étais inquiet, hypersensible… Le cancer m’a paradoxalement rendu plus calme. Non que je me lève chaque matin en remerciant le cosmos d’être vivant, mais j’utilise mieux mon temps et je crois être devenu une meilleure personne.» Ses chansons, véritables exutoires, reflètent les moments de sa vie. C'est la rupture avec sa compagne de l'époque qui le pousse à composer et dont il tirera 6 morceaux sur la déception amoureuse en 2006.Présence sur scène
Asaf Avidan a déjà commencé à écumer les festivals en France. Lors de son passage au festival Crazy Week de Nice le 17 juillet, il a conquis le public. "Grâce à ses mots, il panse les plaies de nos cœurs décousus, comme cet ultime “Is This It”, une solennelle ritournelle où il pose sa voix, à nu, sans faux semblants." Nos confrères de France 3 Nord Pas de Calais partagent cet avis après la venue d'Asaf Avidan au Main Square d'Arras "Des fans qui se sont mêlés au curieux attirés par sa voix à la fois rauque et haut perché... Ses chansons ne font pas forcément danser mais elles touchent, vibrent lentement, s'envolent..."Jeanne Rucet, la programmatrice des Vieilles Charrues se souvient de la première fois qu'elle a vu le chanteur en concert "C'était à la Maroquinerie, on avait pris une grosse claque, c'était hyper touchant. On s'était dit qu'on le programmerait comme un challenge, en se disant qu'il irait loin." Elle ajoute "Aujourd'hui, il a pris une autre dimension, on l'a programmé comme tête d'affiche et je crois que le public ne s'y trompe pas". Verdict ce soir, à 18h55.