C'est aujourd'hui que se tient le procès de trafiquants de drogue interpellés en février 2011.Les PJ de Nantes et Rennes mettaient la main sur 94 kilos de cocaïne.Mais dernièrement l'avocat des trafiquants attaque deux policiers, les accusant d'avoir monté l'affaire de toutes pièces.
L'affaire jugée ce matin à Rennes devant la JRIS, la Juridiction Inter-Régionale Spécialisée, a débuté par un coup de filet record. Le 16 février 2011, sur la quatre voies entre Brest (29) et Quimper (29), les polices judiciaires de Nantes et de Rennes ont tout simplement réussi la plus grosse prise de drogue jamais effectuée en Bretagne. 94 kilos de cocaïne pour une valeur marchande d'environ 3 millions d'euros !
De gros moyens avaient été mobilisés pour l'opération : 80 policiers, les services des douanes et un hélicoptère... Deux trafiquants seront finalement mis en examen.
Plainte contre les policiers
Mais cette affaire, au delà de la quantité record de la prise, a connu en fin de semaine dernière un rebondissement plus d'un an et demi après les faits.
Maître Philippe Ohayon, l'un des avocats d'un prévenu, a déposé une plainte contre deux policiers. Selon lui, l'affaire aurait été montée de toutes pièces. Pour mettre la main sur les trafiquants, les enquêteurs auraient utilisé leur indic' comme appât, en sachant pertinemment qu’il avait sur lui la cocaïne …
Ils auraient même surveillé l'échange de drogue sur un parking d'un centre commercial Leclerc de Châteaulin, via les caméras de surveillance de l'établissement. Et ils auraient sciemment laissé repartir leur indic' librement... Les policiers auraient alors pris les trafiquants en filature avant l'interpellation spectaculaire du lendemain.
L'avocat affirme que la drogue provenait de saisies précédentes, les policiers auraient donc provoqué le délit, "incité à l'infraction". La plainte déposée au parquet de Rennes à l'encontre des deux officiers de police est donc pour "association de malfaiteurs et dissimulation de preuves" ainsi que pour "faux en écriture, fausses déclarations"
Côté police, on dénonce une manipulation des faits de la part de l'avocat, un "écran de fumée", une tactique pour tenter de fragiliser le dossier présenté à la justice.