Les élus et les salariés de Marine Harvest à Poullaouen (29) ont décidé de créer un comité de défense de l'emploi dans le centre Bretagne, un peu à la manière de ce qui a été fait pour la maternité. Ils refusent la fermeture du site de saumons fumés. Les syndicats ne sont pas associés.
Il n'y avait pas de syndicat ce matin, devant l'usine de Marine Harvest Kristen à Poullaouen (29). Seuls quelques salariés, quelques intérimaires, quelques élus, quelques commerçants et quelques quidams, entre 70 et 80 en tout. Ils ont décidé de prendre les choses en main et de refuser la fermeture du site, programmée par la direction. Le groupe norvégien a l'intention de fermer au premier semestre 2014 ses sites de Poullaouen (187 CDI et une centaine d'intérimaires), près de Carhaix (Finistère), et de Châteaugiron (125 CDI et une cinquantaine d'intérimaires), en Ille-et-Vilaine. Les personnes présentes ce matin à 8h devant les grilles du site de Poullaouen, estiment que les syndicats sont trop mous : "ils sont là pour négocier une meilleure prime de départ, c'est tout". Eux jugent scandaleuse, la fermeture du site de Marine Harvest à Poullaouen, le principal producteur de saumon au monde, côté en bourse à Oslo.
"Des requins qui font du saumon"
Christian Troadec, le maire de Carhaix présent sur place, estime que ce sont "des requins qui font du saumon". Pour lui, le cas est différent de Gad et Doux et Tilly-Sabco, trois entreprises d'agro-alimentaire, implantées dans le Finistère qui se portent mal, "Marine Harvest fait des bénéfices records, ces fermetures en Bretagne sont juste là pour satisfaire les actionnaires qui vont partir travailler le saumon dans des pays, comme la Pologne". Le groupe a annoncé un bénéfice de 111 millions d'euros pour 2013.La semaine dernière, Guillaume Garot, le ministre de l'agro alimentaire a souhaité obtenir des engagements de la direction sur la réindustrialisation du site. Il a demandé un fonds pour la réindustrialisation des sites Marine-Harvest, programmés à la fermeture. A ce sujet, la direction a engagé un bureau d'études, chargé de faire un audit et trouver d'éventuels repreneurs.