Imaginez un festival interceltique ou de Cornouaille contraint de rémunérer tous ses danseurs et sonneurs. Impossible économiquement. Un projet de réglementation du statut des artistes amateurs est pourtant en cours. Ministère et associations culturelles bretonnes sont en pleine discussion.
La réglementation des pratiques culturelles suscite le débat. Il serait en effet question, avec ce projet, de rémunérer les artistes amateurs au même titre que les professionnels. Des discussions ont commencé entre le Ministère et les associations culturelles, notamment celles qui défendent la culture bretonne. Il est en effet impossible de payer un cachet à chaque musicien et danseur lors des festivals. Les amateurs, eux ne revendiquent rien, juste le droit de continuer à pratiquer pour leur plaisir et l'épanouissement de leur culture.
Un projet de réglementation abandonné en 2008
Amateurs, le terme n'a rien de péjoratif, car à force de répétitions et de concours, bref d'engagement passionné, bon nombre de sonneurs ont acquis un niveau de professionnel. Et c'est cette ambiguïté qui attise les rancoeurs.
En 2008 un projet de loi avait déjà pour objectif de réglementer les pratiques des artistes amateurs. Un texte qui avait provoqué un véritable tôlé en Bretagne, et le projet avait été abandonné.
Mais les syndicats de professionnels du spectacle reviennent à la charge et l'on reparle d'imposer contrats et cachets aux artistes amateurs lors de leurs prestations publiques.
Une réglementation inapplicable en Bretagne
Pour les festivals qui alternent défilés de groupes amateurs et spectacles professionnels, les uns se nourrissant des autres, ce serait un coup fatal.
Les discussions vont continuer avec le ministère et les syndicats, mais d'ores et déjà les Bretons veulent montrer qu'ils restent vigilants
Le reportage de Muriel Le Morvan et Martine Guilcher
Interviews :
- André Queffelec, président de Bodadeg ar Sonerien / Assemblée des sonneurs de Bretagne
- Jean-Michel Le Viol, président du Festival de Cornouaille