Une peine de prison ferme a été requise mardi devant la cour d'appel de Rennes à l'encontre de l'administrateur d'un site nationaliste breton pour des propos racistes et diffamants visant un musicien noir et des élus. Le dossier a été mis en délibéré au 17 décembre.
Boris Le Lay, 32 ans, administrateur de plusieurs sites internet, avait été condamné pour ces faits à 18 mois de prison avec sursis et plus de 20.000 euros de dommages et intérêts, en juin, par le tribunal correctionnel de Quimper. Dans une série de posts internet en janvier 2011, il s'en était vivement pris, en raison de la couleur de sa peau, à un champion de bombarde breton, Yannick Martin, né en Colombie. Il avait ensuite menacé de "cogner dur" une conseillère régionale, Mona Braz (UDB, régionaliste de gauche), qui avait apporté son soutien au jeune musicien.
M. Le Lay, condamné depuis pour d'autres affaires similaires et qui ne s'est jamais présenté en audience de justice, était également poursuivi pour des propos diffamants à l'encontre de maire de Quimper, Bernard Poignant (PS), et pour des propos antisémites. Il avait fait appel.
Faits graves et répétés
Dénonçant "des faits graves et répétés" et la "lâcheté du procédé", l'avocat général a requis que la peine soit portée à un an de prison dont huit mois fermes, et 5.000 euros d'amende pénale, "nonobstant le casier judiciaire vierge" du prévenu. L'avocat de la défense, Me Pierre-Marie Bonneau, a dénoncé une "peine d'élimination" pour des "infractions politiques". Il a plaidé la relaxe, essentiellement pour des motifs de qualification pénale. Les avocats des parties civiles, dont la Ligue des droits de l'Homme et la Licra, ont dénoncé la "lâcheté" du prévenu absent à l'audience. Ils ont exprimé leur inquiétude quant à l'exécution de la peine. Le prévenu, dont les sites sont hébergés aux Etats-Unis, affirme vivre au Japon.
D'autres affaires similaires en cours
Deux autres dossiers d'appel correctionnel concernant M. Le Lay ont été renvoyés au 4 février. Dans ces deux affaires, il a été condamné à 12 mois de prison avec sursis, en juin, et à 4 mois avec sursis avec 15.000 euros d'amende, en septembre, également pour des propos tenus sur son site. Il a par ailleurs été condamné le 11 octobre en correctionnelle à Paris à huit mois de prison avec sursis et 5.000 euros d'amende pour "apologie de crime contre l'Humanité, provocation à la haine et contestation de crime contre l'Humanité",toujours sur internet.