Qui est Didier Calmels, le nouvel actionnaire majoritaire de Doux ?

Spécialiste de la reprise des entreprises en faillite, l'homme d'affaires Didier Calmels, 62 ans, s'attelle depuis plusieurs mois au cas complexe du volailler Doux, en redressement judiciaire depuis un an. Il devrait en devenir l'actionnaire principal et prendre la tête du conseil de surveillance.

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Alors que le plan de continuation du groupe volailler Doux doit être examiné ce mardi 26 novembre par le tribunal de commerce de Quimper, l'homme d'affaires Didier Calmels s'avère être le seul candidat à la reprise de l'entreprise. Peu connu du grand public, M. Calmels a pourtant l'habitude des situations délicates que ce soit dans sa vie professionnelle ou privée. 

Racheter des entreprises, les faire redémarrer 

C'est avec son fonds Développement & Partenariat (D&P), qu'il a créé en 1992 après avoir présidé une société de conseils juridiques, qu'il rachète les actifs et les
créances des firmes en difficulté. L'objectif est de les faire redémarrer. Il peut se targuer d'y être déjà parvenu. 

Son plus grand fait d'armes, le sauvetage du français Le Tanneur, qu'il reprend en 1997 alors que le maroquinier de luxe est en redressement judiciaire. Deux ans plus tard, les ventes repartent et la firme s'introduit en Bourse avec succès. En 2009, son fond permet à la marque de traverser la crise grâce à un apport de capitaux, avant sa revente à un actionnaire qatari. Durant ce temps, aucun plan social d'ampleur n'est mis en place malgré une délocalisation d'une grande partie de la production à l'étranger.


Un homme au passé sombre, connu de la justice

L'homme d'affaires sait piloter habilement. Parmi ses hobbies, la course automobile. En 1987, il fonde une écurie de Formule 1 avec l'ancien pilote automobile Gérard Larrousse. Elle échoue quelques années plus tard, faute d'appuis suffisants et du soutien d'un grand constructeur. En 1997, il est mis en examen avec son épouse dans une vaste affaire de malversations autour du Tribunal de commerce de Nanterre. L'affaire Coencas, du nom de l'ancien PDG du groupe Valois, dont Didier Calmels est alors conseiller. Soupçonné d'avoir dissimulé des dettes pour le compte de son ancien patron lors de la vente de la fonderie Affinal, il bénéficie finalement d'un non-lieu. La même année, il est accusé de conflits d'intérêts alors qu'il conseille la banque Rivaud. Face à la polémique, il est éconduit de son poste. 

Ce n'est pas la première fois que Didier Calmels a eu affaire à la justice. Il avait déjà été condamné en 1990 à six ans de réclusion après le meurtre de sa première épouse, un crime passionnel. Un an plus tard, il se retrouve en semi-liberté après avoir bénéficié d'un allégement de peine. 

Doux : "la dernière opération de ma vie" 

Depuis ses démêlés avec la justice, Didier Calmels s'est relancé avec succès dans les affaires. Il n'inscrit toutefois pas que des succès à son palmarès. Lorsqu'il reprend au début de l'année 2013 le fabricant français des célèbres pianos Pleyel, la marque est à l'agonie après cinq dépôts de bilan en une trentaine d'années. Didier Calmels ne parvient pas à relancer la machine. La fermeture de la manufacture de Saint-Denis est programmée pour la fin de l'année.

Il est malgré tout attendu comme un sauveur par une partie des 2.100 salariés du volailler breton qui sera "sa dernière opération" a-t-il annoncé aux élus du comité d'entreprise. Ce mardi, c'est avec son fils Martin qu'il se présente devant les juges du tribunal de commerce de Quimper, lesquels doivent valider le plan de continuation de Doux. La décision sera rendue vendredi 29 novembre.
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