Le Comité de Convergence des Intérêts Bretons (CCIB) s’engage à créer une entreprise tous les deux mois, à partir de février 2014. Des entreprises de territoire qui permettront de relocaliser l'emploi et d'augmenter le pouvoir d'achat des Bretons.
Le Comité de Convergence des Intérêts Bretons (CCIB) part d’un constat : 30 sociétés étatiques se partagent les marchés vitaux. Du type énergie, gaz, transport scolaire, ramassage des déchets… Et c'est justement dans ces domaines bien précis, que le CCIB s’engage à créer une entreprise tous les deux mois, à partir de février 2014. Quelques-uns de ses membres l'ont annoncé, lors d'une conférence de presse ce lundi, à Rennes.Relocaliser l 'emploi
Selon Alain Glon, membre du Comité et président de l'institut de Locarn, il s'agit de créer de l'emploi, en relocalisant les centres de décision de ces sociétés et de redonner du pouvoir d'achat aux Bretons, en faisant baisser les prix. Il prend l'exemple du transport scolaire et du "monopole" de Transdev, une filiale de Veolia actuellement en vente. Selon le nouvel actionnaire majoritaire qui va arriver, Alain Glon craint que les tarifs n'augmentent et considère que le risque est plus limité avec des investisseurs locaux. Jean Ollivro, géographe cite aussi l'exemple de l'association de défense des consommateurs UFC Que choisir, qui dans le cadre de son opération "Gaz moins cher ensemble", a fait baisser de 15,5% les tarifs de gaz de consommateurs qui ont participé à l'opération. Ces patrons et universitaires veulent relocaliser les entreprises de services à la population.Pour le CCIB, la première entreprise est en cours d’élaboration, trois personnes ont déjà été embauchées. On en saura plus en février prochain.
Le CCIB parle de créer des entreprises dans ces domaines vitaux, que sont le gaz, le ramassage scolaire... Ils donnent aussi un autre exemple : celui des hôteliers qui ont perdu 15 % de leur chiffre d'affaire avec des sites comme booking.com. Le CCIB veut créer un .bzh au lieu d’un .fr ou d’un .com pour valoriser les richesses de la Bretagne.
Quel argent pour créer des entreprises ?
L’argent des bretons qui en ont et qui souhaitent investir dans des projets régionaux auxquels ils croient. C’est un fonds financier qui investira dans des opérations de rachats d’entreprises d’Etat. Il y a selon le CCIB, 16 milliards d'euros épargnés en Bretagne chaque année. Si ces épargnants ont confiance, ils investiront, nous disent les patrons du CCIB.Rien à voir avec le pacte d’avenir ?
Les membres du CCIB ne critiquent pas ouvertement le pacte d’avenir, même s’ils constatent que pour l’instant, "il ne se passe pas grand chose". Pour le CCIB : "Il n'y a pas de solution unique. Tout ce qui contribue à faire avancer la Bretagne doit être tenté. S'opposer ne nous intéresse pas." Patrons et universitaires estiment qu’il est urgent de mettre en place un droit à l’expérimentation, que l’hypercentralisme ne marche plus. Ils veulent qu’on les laisse faire.Ils reprennent à leur compte la traduction du Sinn Fein, le parti nationaliste irlandais : "nous-mêmes". "Prenons nous en main. On sera jugé sur nos actes", disent-ils.