Une centaine de surveillants de prison de tout le grand ouest s'est rassemblée tôt ce matin devant le centre pénitentiaire de Vezin-le-Coquet, près de Rennes. Ils veulent en particulier dénoncer les agressions dont ils ont été victimes. Ils ont été délogés vers 10h par les CRS.
"Méprisés par leur ministère, ignorés par la nation, les personnels de surveillance refusent de crever en silence !" C'est le message qu'on peut lire sur l'une des banderoles déployées par les surveillants de prison rassemblés ce matin devant la centre pénitentiaire de Vezin-le-Coquet près de Rennes. A l'appel de FO, de la CFTC ou du SPS, ils étaient une centaine, venus de tout le grand ouest, pour un mouvement national et ont décidé de bloquer les entrées et les parloirs. Ils déplorent et veulent dénoncer les dernières agressions dont ils ont été victimes, celles de Condé-sur-Sarthe, de La Roche-sur-Yon ou encore de Toul. Ils réclament de meilleures conditions de sécurité dans les prisons.Ils ont entonné La Marseillaise, lorsque le directeur du centre les a mis en demeure de lever le blocage.
Peu avant 10h, les CRS sont arrivés pour les déloger. Malgré un peu de bousculade et quelques heurts, tout s'est à peu près déroulé dans le calme.
Les trois syndicats réclament des "états généraux de la prison" et une réforme de la loi pénitentiaire de 2009 qui, en assouplissant les conditions de détention, a selon eux "donné les pouvoir aux détenus dans les prisons". "On a cru acheter la paix sociale dans les prisons mais c'est un échec, comme en témoigne la multiplication des agressions de personnels", a déclaré Emmanuel Baudin, secrétaire interrégional FO, au nom de l'intersyndicale.
Lundi encore, un détenu a pris en otage durant environ six heures une psychologue à la prison de Toul (Meurthe-et-Moselle) et, dans l'Ouest, plusieurs incidents graves se sont produits depuis un mois à la centrale d'Alençon/Condé-sur-Sarthe.
Les syndicats réclament notamment le rétablissement des fouilles à corps systématiques des détenus et davantage de moyens humains via des "recrutements massifs".
"On ne gère plus l'intérieur des établissements, ce sont les détenus qui mènent la danse. Et la loi Taubira ne fait qu'accentuer le phénomène initié par la loi
pénitentiaire de 2009", souligne encore Emmanuel Baudin.
Le reportage à Vezin-le-Coquet (35) de Gilles Le Morvan et Marc-André Mouchère
Interviews :
- Armand Minet, CFTC
- Emmanuel Baudin, Force Ouvrière