L'Europe a ses avantages et ses inconvénients pour les pêcheurs bretons. Au-delà du problème des quotas, qui continuent généralement à susciter des tensions entre pays, Bruxelles est a l'origine de normes et de directives, bonnes ou mauvaises mais pas toujours comprises par les pêcheurs.
Lorient, l'un des premiers ports de pêche français, avec Boulogne-sur-mer. Parmi la trentaine de chalutiers immatriculés ici, celui de Clément Arrial, l'Annytia... À 30 ans, le jeune patron pêcheur compte déjà 17 années de campagne derrière lui, et porte sur l'Europe un regard assez critique.
Car Bruxelles a parfois tendance à imposer des normes ou des équipements qui ne sont pas toujours du goût des pêcheurs. Comme ce log book électronique qui a remplacé le journal de bord en papier...
En revanche, les filets plus sélectifs imposés par Bruxelles qui permettent de mieux préserver la ressource sont plutôt une bonne chose pour Clément.
Mais difficile pour lui d'avaler l'interdiction des rejets de petits poissons en mer comme l'impose désormais la nouvelle politique européenne des pêches. Un surpoids et un surcoût impossible à gérer. De fait, cette directive oblige les pêcheurs à utiliser des filets de plus en plus sélectifs.
Au laboratoire Ifremer de Lorient, on travaille justement sur ces filets de demain.
Des recherches menées de concert avec les pêcheurs qui ont déjà porté leurs fruits puisque selon le Conseil international pour l'exploration de la mer, la majorité des stocks de poissons est désormais exploitée sans surpêche par les Européens.
Reste que la nouvelle politique ne prévoit pas d'aides au renouvellement des navires dont dépend aussi l'avenir de la filière.
En Bretagne, si la moitié de la flotte a été détruite depuis 20 ans pour se mettre en adéquation avec la ressource, il reste encore 5 300 pêcheurs qui ne demandent qu'a vivre du fruit de leur pêche.
En 2013, ce secteur a généré près de 300 millions d'euros de chiffres d'affaires. Une somme certes en baisse, mais dont la région pourrait difficilement se passer.