729 morts. C'est le dernier bilan de l'épidémie du virus Ebola en Afrique de l'Ouest. Au début de cette année, deux chercheurs de la station biologique de Paimpont en Ille-et-Vilaine sont restées 4 mois au Congo à observer les gorilles. Leurs résultats pourraient permettre de se prévenir du virus Ebola.
Le bilan de l'épidémie de fièvre hémorragique due au virus Ebola en Afrique de l'Ouest ne cesse de s'aggraver avec plus de 1.300 cas et 729 morts au 27 juillet, dont 57 en 4 jours, a indiqué jeudi l'OMS.
"Entre les 24 et 27 juillet, un total de 122 nouveaux cas (confirmés, probables et suspects) ainsi que 57 décès ont été notifiés en Guinée, au Liberia, au Nigeria et en Sierra Leone".
Quatre mois d'observation
Scientifiques au laboratoire Ecobio CNRS et à l'Université de Rennes 1, Céline Genton et Marianna Boros se sont rendues en début d'année au Congo pour une expédition de plusieurs mois au Congo. Elles ont passé de longues heures juchées sur une tour sur pilotis, à observer le moindre mouvement de gorilles à travers le viseur de leur appareil photo. Autour d'elles, une immense forêt équatoriale.Pendant quatre mois, entre janvier et mai, elles y ont observé deux populations de gorilles. La première a été quasiment décimée par le virus Ebola il y a dix ans. La deuxième est demeurée indemme. Pourquoi ? C'est pour répondre à cette question qu'elles ont passé de longues heures à les étudier et à prélever des échantillons sur le terrain.
De retour à la station biologique de Paimpont, la mission scientifique ne s'arrête pas là. Les observations, les prélèvements effectués sur place, sont analysés. Ils permettront peut-être de mieux prévenir la propagation du virus Ebola aux gorilles, qui sont une espèce menacée, mais aussi aux hommes.
Il faut assurer une veille sanitaire de la faune locale, donc des grands singes comme les gorilles et les chimpanzés. Si on peut constater en amont un taux de mortalité assez fort, on peut prévenir des épidémies humaines."
Une expédition rapportée en BD
Les deux jeunes chercheuses étaient accompagnées d'un autre observateur plus inhabituel : un dessinateur de BD. Daniel Alexandre, alias A. Dan, prépare une BD-reportage sur cette aventure scientifique. Il dessine les gorilles et la faune, mais aussi les femmes, les hommes, les lieux et les laboratoires de cette mission au long cours.
Premiers résultats
Les observations ont déjà permis de déterminer que le virus utilise des chauves-souris comme réservoir. Pour espérer en savoir plus il faudra attendre les publications des résultats de l'expédition, ainsi que de la BD, prévues pour 2015.Le projet fera l'objet d'une exposition au Diapason de l'université de Rennes 1, accompagné d'un ensemble d'initiatives de vulgarisation scientifique. En attendant, le site internet de Daniel Alexandre raconte déjà un bout de leurs aventures.