Depuis le 11 juin, des mines explosent sur les plages de Pen-Had et de Vériac, à Camaret : les démineurs les ont volontairement neutralisées pour éviter tout accident. Avec les tempêtes de l'hiver, ces charges explosives de la seconde guerre mondiale étaient remontées près de la surface.
Pour le moment, le bilan de l'opération se chiffre à une petite dizaine de mines bondissantes, rien que pour la plage Pen-Had. L'opération de déminage, lancée depuis le 11 juin, se poursuit encore cette semaine sur la plage de Vériac.Cette découverte n'est pas inhabituelle du côté de la baie d'Audierne. "Dans tous les endroits qui ont été des champs de bataille, on retrouve des traces. Là, il s'agit de mines bondissantes. Ca servait à tuer le fantassin qui débarque !", commente le Commandant Delort, de la préfecture maritime de l'Atlantique.
Celles-ci ont vraisemblablement été cachées à la fin de la Seconde guerre mondiale. "On sait que les Allemands en ont enfoui un stock important, profondément dans le sable. Ce sont les mesures d'une armée en retraite".
Détection puis explosion
Pour neutraliser les mines, la procédure se passe en deux temps. Les plages sont d'abord toutes passées au peigne fin par un détecteur de métaux, puis les plongeurs démineurs de la Marine nationale, mis à disposition de la Préfecture Maritime de l'Atlantique, se chargent de les déterrer et de les faire exploser.Sur chacune des cibles, on creuse avec une pelleteuse. On finit de creuser à la main : ce sont des munitions qui demandent un peu de délicatesse..."
Si la bombe est en mauvais état, elle est recouverte de sable et attachée à un cordon de détonation : "On la fait péter sur place". Sinon, toutes les charges sont transportées dans un puits creusé sur la plage et neutralisées ensemble.
Mises à jour par les tempêtes hivernales
Encore 70 ans après, des bombes sont retrouvées régulièrement sur les plages du Finistère. Au gré des tempêtes et des coups de vent, le sable est remué et les traces de la guerre remontent en surface. ici, à environ un mètre de profondeur."A la fin des années 80, on en avait déjà déterré plusieurs dizaines", se souvient le commandant. Mais régulièrement, il faut y retourner. "On ne sera jamais sûr d'avoir trouvé la dernière".
Les plages de Pen-had et Vériac dans le Finistère ont été déminée début juin.
1ere interview : Philippe Jaouen, démineur à la marine nationale
3eme interview : Jean-Charles Gérard, capitaine de frégate
4eme interview : François Sénéchal, maire de Camaret.
Reportage de France 2 par R. Bonnart, G. Camille et S. Ruaux