Le comité interdépartemental de suivi des anciens sites miniers d’uranium de Lignol s'est réuni lundi 16 juin en préfecture du Morbihan. Areva Mines s'est contenté de présenter un bilan environnemental qui identifie 11 sites à réhabiliter. Aucun calendrier de travaux n'a été proposé.
C'est la troisième fois que le comité de suivi des anciens sites miniers d'uranium de Lignol se réunit en Préfecture de Vannes, Mais c'est la première fois qu'Areva Mines reconnaît qu'il y a bien des sites à "réhabiliter"... pour ne pas dire à décontaminer. 11 sites ont été reconnus comme nécessitant des travaux de"réhabilitation" alors que les associations antinucléaires en ont dénombrés au moins 22.
On pourrait s'attendre à ce que l'état ordonne à la société d'exploitation minière d'entreprendre les travaux de décontamination au plus vite. Il n'en est rien.
Dans son communiqué de presse la préfecture du Morbihan indique que "bien qu’il n’y ait pas de situation d’urgence, l’État demande à AREVA de déposer les dossiers administratifs correspondants dans les meilleurs délais" et ... "demande à la société d'exploitation de signaler les lieux accessibles au public et d'entreprendre les travaux"
Communiqué de presse de la préfecture 56 - Compte rendu comité suivi des anciens sites miniers
C'est en somme les mêmes conclusions que l'année dernière et que l'année d'avant... et jusque là aucune avancée notable. Pire, Areva n'a donné aucun calendrier de début de travaux et les sites pollués sont toujours très mal indiqués. Les randonneurs peuvent donc continuer à se balader tranquillement sur des terrains à la radioactivité 20 fois plus élevée que le niveau normal.
Selon la Fédération Anti-Nucléaire de Bretagne il y aurait un vide juridique sur les questions liées au traitement des déchets radioactifs en France ce qui expliquerait l'inertie de l'état. Pendant ce temps là les chances de voir ces sites être nettoyés par le pollueur diminuent. En 2018, dans moins de 4 ans, Areva sera dégagée de toute responsabilité et obligation. Ce sera alors aux communes de supporter la lourde et coûteuse responsabilité des territoires contaminés.
Les associations anti nucléaire envisagent de porter l'affaire en justice pour enfin contraindre Areva Mines à dépolluer les sites. Pour cela il va leur falloir trouver les moyens financiers nécessaires.